vendredi 10 juillet 2015

Cimetière

Sous la cravache pas de bravade, la défaite certaine comme un matin gris trace sa farce dans une attente chavirante. Le monde est un cimetière à l'abandon ou s'égare prés des pierres tombales une flopée de gens,
Les coeurs usés de désillusions sont les portes ouvertes aux glaciales décisions. Les manteaux lourds et toutes sortes de chapeaux ne sont que des déguisements épais pour ces épouvantails et ne les réchauffent aucunement dans la lagune des torpeurs. Les pierres tombales vacillent comme des coques pleines d'eaux.
Le terrain est peu sûr, gras et boueux comme une vie humaine. Point de corbeaux, ici la vie est irrespirable, les corps anémiés et la saison froide, coupante avec un air d'acier fini. Tout est humide sans pluie, sans doute une transpiration venant des anciens corps gluants et pesants dans le sous-sol qui leur sert de cachettes où ils vivent encore quoique fort décomposés dans leur armature d'os. Ils vivent leur mort comme un repos mérité et ils s'enfoncent dans la terre dont ils sont sortis il y longtemps avec des manies de dépravées, tout un programme de civilisation...
Les morts ont de si puissantes idées et puis les vivants sont si démunis...
Il y a des herbes même pas vertes et qui ont des airs secs comme si une demi-vie sévère leur assuré une éternité dans cet état d'ombre...
Les gens ont l'air vivant hors le silence qui les font monstre de tranquillité. Ils marchent bien, on dirait qu'ils attendent un bus pour une fête en ville. Ils sont blancs, clairs, lavés de tout espoir comme des robots faits pour la soumission. Leur idées profondes ne sortent jamais de leur bouche, signe des gouffres qu'ils portent en eux. Ils ne craignent rien, leurs blessures les met à l'abri de tout.
Le monde est un cimetière à l'abandon où tournent les extravagances. Nous attendons des réponses.
Les nombreuses morts que nous vivons sont des gesticulations. Les yeux voient bien que le parterre qui nous attend est fait d'un trou.
Sous le ciel pluvieux sans pluies et nuageux sans nuances, se passe les fièvres terribles et les mises en décors des interrogations. Je regarde les arbres, ils sont terreux. Je regarde les arbres avec leur branches indécises.
Je regarde l'espace et les murs vieillis de nos intentions. Le temps se prête à une brume qui ne vient pas.
Les pas donnent dans le creux. Ici tous ont le coeur en creux. Le monde est un cimetière à l'abandon où les futurs cadavres figurent déjà leur présence filante et tacite de convenances. Je n'ai jamais su vivre ici. Je n'ai pas l'intention de le faire. Au bord du monde, il y a des lumières...

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