vendredi 27 mai 2016

La Plaine n'est pas morne

La Plaine n'est pas morne

La ville est pleine de bruit, ça tourne ici comme dans tout les cirques. Les voitures ont-elles quelque chose à dire ? Square Yves Montand il n'y a ni calme ni volupté.
Il y a des arbres en goguette sur un monticule de terre qui joue à l'oasis. Un parc de jeu pour enfant, et puis des bancs officiels ou pas pour que s'asseye du monde...
Quelle monde ? Celui qui passe par là; qui parle ou pas, qui regarde ou médite.
Nos yeux ont des choses à faire pour découvrir ce qui vit ici. Un présent se tisse d'imprécision, nos images dans nos cœurs auront tôt fait d'aménager les formes et les couleurs d'un film.
Il n'y a qu'à suivre un chien ou un ballon et nous jouons à vivre.
Il y a deux ceintures de bancs, deux lieux ou être assis, derrière ou devant les barrières du square.
Pouvons nous réfléchir à ce qui se prépare ?
Rester un peu, est-ce déjà prendre racine ici ?
Est-ce goûter de la terre du coin que prendre l'air un instant sur cette place qui doit changer ?
Regarder donnera des réponses. Des mouvement dessineront des intentions. Peut-être y verrons-nous un futur, des fantômes ou une éternité d'ambiance...

Les bancs sont-ils révolutionnaires, les bancs sont-ils des barricades ???
Maintenant que le temps accélère dit-on, maintenant que la ville affiche qu'elle accélère mais ou va-t-on ? Vers ou accélère cette ville...
Devant une ville qui va si vite, alors oui s’asseoir est révolutionnaire !!!!
Des bancs sauvages, des bancs qui ricanent !!! Voilà ce qui pousse à la Plaine et qui repousse quand on les arrache
Des bancs sont apparus et qui plus est dangereusement munis de tables eh oui, du peuple s'attable ici. Des tables ou poser sa quiétude sous forme de pique nique ou le vin rouge et la bière sont plus explosif que les cocktails Molotov...
Des bancs solides comme des assises, des bancs forts comme des plantes revêches.
Ils fleurissent ici comme du bois de bataille.
Des habitant vivent leur ville comme si leur vie avait le droit de dire " on veut des bancs, on fait des bancs et voilà" .
Place aux architectes, place aux planificateurs, place aux placements...disent des voix administratives chargées de parchemins et d'arrangements légaux et létaux. Des voix venues des bureaux, des maîtres et des agences ou les gens sont des pions à jouer pour la spéculation.
Et sur place que se passe-t-il ? Y' a-t-il du monde, des araignées, des résignés ???
Y'a un monde associatif qui tique, y'a un monde qui bougonne...
Y'a de la musique, des fatigués, des chiens...
De la couleur graffiti et des présences, oui des présences humaines, des déambulations de silhouettes.
Et des joueurs d'espoirs qui veulent croire en le faisant que la liberté vient de soi et qu'elle se vit ici loin du roi et des ses prérogatives...Le public est un peuple qui peut se passer de roi parfois...

jeudi 26 mai 2016

Traverser une ville

ô beauté du jour dans une traversée de ville ou la vue d'un arbre m'a enlacé le cœur, et j'ai vu dans une douceur perçue, un bien être de vivre aussi fort qu'une cohorte d'êtres bons et fêtards. J'ai croisé dans une parure de jardin du monde clopant, avec des têtes d'indiens et un avec une démarche de blessé, près de moi ses paroles ont mis une sagesse. La ville avec du temps à vivre ouvre sa buanderie des rues et de parc. J’acquiesce au visage des passants leur allure de fondeurs. Ils ont des trouvailles à faire et puis une occupation à piller. Je dis ça parce que je marche avec une bienveillance égarée. Et cet égarement me va. Je vois dans les couleurs du calme à se faire. La plénitude du soleil a des essors de bassin. Elle se promène comme une pluie attendue. Je veux vivre d'étonnements et de gentillesses.

mardi 24 mai 2016

Une assise d'âme

Quand une détresse t'enfonce le moral, laisse une porte ouverte à la nature, quand ton cœur a trop de pleurs laisse le ciel prendre sa part, si tu es muet de désolations, écoute le vent qui chemine et fait un clin d’œil au hasard, qui sait ?
Un être presque vrai et vraiment doux viendra, une beauté du monde derrière des ruines apparaîtra, tu es vivant de devinettes... Si tes réponses sont féroces laisse décoller ton imagination pour mettre du bleu sur un coup de sang.
Y'a de la joie qui circule en toi dans une tournure ou des arbres vigilants te guérissent de tes émotions et t'ouvrent à une paix qui possède des élégances et une force de sagesse, tu es là pour t'ouvrir comme une fleur dans une approche offerte, sois doux dans le dedans de toi comme une soie tissée d'intentions ou l'abandon et la joie peuvent faire une ronde autour du feu de l'âme

lundi 16 mai 2016

L'envie du partir

Putain ! L'envie de partir m'a prise par le cul et m'a propulsé à l'autre bout du champs, comme ça en deux envolées... J'avais marre de tout, de la paysannerie et de toutes les choses vécues dans les semaines de guerre. Le monde s'était ouvert à la canaillerie et j'avais plus rien à faire ici, ni rien à dire à mère toute bondieudisée. Partir à Paris ou ça chauffe. Partir là-bas ou ça se défend. J'avais des idées et des chaleurs de quoi tracer un chemin. Septembre pluvieux m'aller dans ma dérive. j'avais des mots à jeter dans la Capitale. J'avais des intentions à déchirer. Prendre le train jusqu'à la dernière gare de nuit. Parce qu'ici même avant la guerre et la prusserie débordante, les bourgeois défilaient leur suffisance et la crapoterie de leur vie était insignifiante d'existence. Mourir ici c'est tout ce qui m'attendait si je m'attardais ne fut-ce qu'une semaine dans ce hameau ou le son de la pluie est la chose la plus intelligente que j'ai entendu. Mon esprit poussait mon souffle pour courir le monde. Courir pour nourrir ma soif. Ma vie est une soif. Ma vie a des lettres et je vais les jeter dans la grande ville ou un peuple se chauffe d'idées vives. Marcher beaucoup et loin, voilà un ressort à ma détente, voilà ma force venue dés l'aube et dans l'ombre posée des arbres silhouettes quand la nuit s'évapore. Vois le blanc du ciel si beau, si doux de tendres et de pâles visites, quand le soleil cru encore caché dans la nuit en fuite, tire sa blancheur dans le pays brume. Je suis un évadé de la violence, je suis en évasion douce et je file par les chemins et les routes débonnaires ou les oiseaux crient leur vie délurée prés de peupliers flottant. Médiocres et finies les rondes habitudes talonnent le monde qui va obscur perdre forces et raisons dans une folie vicieuse. je vois l'éclat de ma création et le ponton de mes phrases me faire des traversées dantesques dans une diablesse agitation. Dieu m'est inconnu comme toutes les sœurs de charité. J'irai à genoux dans l'herbe suave goûter ma mort qui danse déjà dans mes yeux dévoreurs. Je veux le soleil dans ma vivacité et le défilement pourpre des idées miraculeuse dans ma volonté arrêté. Je suis poète à vue qui va dans le devenir du monde neuf et armé d'une âme propre. Mon âme est vieille comme une torpeur. Je suis étonné d'être si prompte au courroux, car ma colère ne saurait prendre dans cette terre maussade qui n'engrage que l’intérêt commun et la couardise des sentiments. Autant dire que je détale sans lendemain de cette haute bêtise qui est promise à tout soldat bonhomme de la société vile. J'ai des croissances à faire hors des murs, le vent me jette comme une nuée dévorante. Je bois l'air que soulève mes pas. La poussière des aventures est l'or de mes avancées, je suis riche des cristaux neigeux des altitudes de mes pensées perdues. Mes pensées perdues sont des merveilles de trouvailles. J'irai loin par elles comme un bohémien dégrossi. J'ai des chants et des danses à faire par coup d'inventions. Je suis obéissant aux arbres. Je suis frappé de nature. Et si l'écriture m'éclate, elle le fait dans le printemps des promenades au bord des eaux et dans la trouée feuillu des navigations de marches. Franchir des frontières infinis comme une barbelade de déchirure, voilà ma vie !

Révolution du jour

La politique est à réinventer, la création est à renouveler, dans les parterres et les silences, loin des installations et des coutumes, refait les couleurs du monde avec ta confusion, ton hésitation et ta peur, pourvu que ton cœur vienne dans sa beauté mettre une bannière de joie dans tes affolements, vient pisser sur le trottoir et mettre ton regard dur sur les murs trop propres. Met des couleurs sur tes idées vielles, met des pas sur les chemins à dessiner d'intentions imprudentes. Met à poil tes revendications et bouscule de grognement l'indécence des décideurs, sens ton âme faire la maligne comme une adolescente en rut, un adolescent vif de poésies. Va prendre dans la nuit et dans les rêves le signe des pas à prendre.

dimanche 15 mai 2016

Fin d'un jour...

La nuit, la solitude et le cafard dorment comme des coyotes, quand l'ennui lassé d'être debout tire ses pas sous la couverture. Le cœur faible est une bénédiction pour ne pas souffrir. Tout s'assoit dans le soir quand la torpeur est une amie, car le jour finit avec sa mélancolie crasse. Dormir est un projet grandiose, idéal comme une révolution.

lundi 9 mai 2016

Le pouvoir

Voilà y'a plus qu'à ouvrir le feu, la soldatesque est prête, les feux allumés et la panique et l'excitation se mélangent bien avant que le bruit des moteurs et toute la ferraille chenillée viennent mettre le son en vrac et les cœurs en folie. L'ennemi n'a plus qu'à faire un pas pour que notre village soit vu par lui, un beau village soit en dit en passant même si bien sûr en quelques heures tout brûlera avec entrain sous les obus et les bombes mêlées des deux camps. Je peux tenir le village avec une juste une compagnie de braves gars, le temps qu'il faut pour ralentir l'ennemi sauvage comme tout. Ce printemps de fin de guerre est froid et sent la poudre et le givre. Au moins pas d'avions à craindre pour ce matin. Y'a qu'à viser l'axe de progression des chars ennemis, ouvrir le feu, les voir s'embrasser, tirer encore un peu pour que leur infanterie morde la terre lourdement et puis se tirer parce qu'ils sont trop nombreux, les soldats de l'est qui viennent de leur pays ravagés par notre idéologie. J'irai à Berlin à reculons avec de la bière et du cigare, il faut ça pour que le moral tienne dans tout les grincements de la fatigue. La pluie d'obus est venue vite avec des flammes étouffantes et des bruits assourdissants, dés que trois de leur chars ont explosé sous les coups directs de nos fantassins équipés de panzerfaust. ça mittraille sec, une grêle de fer et de feux, de lumières bizarroïdes, après les maisons ne sont plus que des murs noircis, les arbres des branches figées et calcinées et nos hommes qui ne sont pas couchés sont partis en lambeaux sans rien pour les distinguer dans la fournaise intense qui fait fondre la neige. En arrière de nos lignes y'a encore du mordant qui crache à la mitrailleuse lourde et fait danser la première vague ennemie qui apparaît tout près de nos trous. J'ai décidé de tenir coûte que coûte car se replier maintenant serai être livré au massacre sous la horde fantasque qui envahit le village. Heureusement, ils ont peur et savent pas le peu de nombre que nous sommes. Nous tenons juste pour vivre et nous partirons dans le soir quand la nuit nous protégera et que nos pas feront une mesure de confiance dans nos peurs de mourir qui sont si vives que fuir est une idée fixe. J'ai le pouvoir de ne pas mourir tout de suite, sauf peut-être de peur mais ça ce n'est ni nouveau ni prêt de s'arrêter, c'est juste une habitue tenue par mon corps qui vibre de peur mais n'en meurt pas complètement, machinalement ma main sait ouvrir le feu et le fait, alors je ne suis pas tout à fait mort et la chaleur des armes est la seule vie qui tient mon cœur. J'oublie la famille quelque part à l'est dans une zone déjà occupée et pillée et je vois que tiens debout dans un coin de rue ou s’amoncellent de part et d'autres des cadavres en manteaux militaires et vareuses tâchées de sang chaud. ça mitraille encore et encore comme des chants d'oiseaux fous. Je me croyais fatigué et voici que debout j'abat du monde en cadence et bien que sentant le souffle des explosions qui me vise, j'ai la chance que les tireurs qui me visent sont trop loin pour bien me voir, et je fuis au moment ou ma soif m’étouffe et ou la poussière des toits effondrés avec leur lot de neiges poudrées me poussent instinctivement à fuir et je le fais au moment juste ou une immense explosion à trois mètres du trou ou je me tenais vient faire jaillir des étincelles immenses, résultat d'un coup direct hasardeux d'un mortier lourd et je recule avec cette chaleur dans mon dos quand je pivote pour me diriger hagard et encore solide dans la brume du combat qui couvre tout sur des kilomètres. Mon pouvoir est dans ma chance. J'ai perdu tout contact avec mes hommes dont certains ont du se replier. J'entend des débris tomber autour de moi, sans chercher à comprendre le pourquoi du comment je me tire vers l'arrière guidé par une soif terrible et un volonté de vivre jusqu'au soir pour dormir un peu et trouver un calme perdu depuis longtemps.

samedi 7 mai 2016

y'a à dire...

Donne donne ce qui vient dans le coin de toi comme un espace neuf, comme une lumière qui vibre, vient faire la fête de tes mots propres, de tes mots mondes, de tes mots sans propos, jaillissant de toi comme d'une fontaine des fonds, prend le monde de ta sonorité ricochet, tu vis dans le monde des miroirs renvoyant toujours le chant des douceurs à vivre, à découvrir, à nourrir, viens faire la grâce des gestes et des beautés à jeter dans les yeux des gens qui passent. Le monde est une grâce à trouver à tous les carrefours perdus. Musiques et chants sont le souffle des évasions, loin de notre perdition. Regarde les ombres grandissantes, regarde ce qui toujours balancent des remords et des chagrins et jette dessus ta grâce créatrice, tu es une lumière de mots, tu as un lot de bonté à jeter dans la discorde, ô monde des vibrations à dire...

Epopée à la Jim Morrisson

La voiture défonce l'air, la voiture claque le vent, yeh mec, je vais loin, je bondis, l'autoroute se moule à la pneumatique fameuse d'un glissement fabuleux, la Ford Mustang cavale sa force dans l'Amérique des plaines. Ma gonzesse se trémousse dans sa beauté émoustillée. C'est une girl de la nouvelle avenue, elle est venue, m'a vue et m'a bue yeh !. Ma Ford Mustang est noire comme un cheval de bataille et j'ai la canaillerie de me défoncer à la vitesse et au vrombissement.Madame dans sa blondeur camouflée d'un bleue turquoise me plaît infiniment. Nous allons à la mer de San Francisco, goûter la marée haute des tourments divins.
Le destin n'a pas besoin de klaxon, le destin nous trace sa fureur sur l'autoroute bâtie bêtement comme une ligne de cocaïne. Ma girl a les cheveux en désordre et un sourire narquois toujours planté dans le rire sardonique des étonnés agressifs. Nous allons faire la fête de nos défaites infinies. Nous avons tracé un trait sur notre passé fumeux et flambé comme une escalope de barbecues. Je fume des herbes bleues, si bleues dans leur envolée..Et plus goulue que la transparence céleste, yes mon frère !
Ma girl rit souvent dans le délire de ne rien dire, cela lui va, elle m'a dit , je n'ai retenu que cela que :" l'amour est une plante vorace"...
Les paysages sont plats verts et bruns comme des camouflages simples d'une soldatesque bestiale.
Je roule jour et nuit et ma poupée me roule mes jours et mes nuits avec entrain, elle conduit aussi follement que moi la trajectoire de nos excursions.
La marée basse de nos sentiments nous assurent un confort de rencontre, ma belle se défonce avec de beaux mâles et des rictus de confrontations, la vie nous est un combat merveilleux. Nous baisons à cent lieux des conventions et dans une plénitude d'inventions.
Nous roulons nos sensations comme du bon tabac échappé des ruines des cultures.
Nous roulons, nous roulons et le moteur splendide a la sagesse de rugir comme un fauve content de mordre les milles que nous parcourons dans la volubile joie des tressautements.
Des courtisanes démunies, vraies filles du pays me pompent merveilleusement non loin du comptoir ou sommeille du monde abruti.
Les ranchs ont d'étranges présences, la nuit quand ronfle le monde bordé d'alcools et de rêves fermés de clôtures électriques.
Le motel vieux comme une carcasse de vieux renard pourrit sans entrain dans la ligne d'une route mystique.
L'Amérique n'est qu'une barrique de déboires pleines de pétroles et de conventions prudes. Manque toujours quelque chose pour que vive la vie venue des fonds.
J'ai de l'argent métallique dans ma poche revolver, des pièces pour dépanner l'épicier du coin qui a une chose moche à offrir pour presque rien. J'aime le cliquetis de mes dépenses.
Mes billets verts ont pris de l'épaisseur dans mon portefeuille depuis que mes chansons et ma musique circulent sur les radios du pays grand et mondialise ma façon de dire dans les heurts de ma gorge crieuse.
Ma belle m'a dit : " le passé est une pute finie, une pute finie...."
Et le futur nous appelle de sa main unanime et rouquine, c'est ce que je lui ai dit...
Le futur est une course à faire à nos tourments et démences. Le jour et l’alcool nous donnent des forces de grillades. La nuit nous vacille, la nuit nous travaille, la nuit est notre commune cavalcade. La nuit est une cavalière amazone qui nous baise de merveilles. Nous sommes à elle comme un couple uni par la profusion des confusions. Entre la pute infinie et la main rouquine il n'y a rien, rien ma belle, alors défonce-toi, projette-toi dans le noir de demain et pense à ta beauté dévorée hier par trois gars habiles à ne rien dire...
Entre les deux il n'y a rien !!!

vendredi 6 mai 2016

Désir 2

y'a une vieille qui n'arrête pas de parler et un gosse qui a de la morve verte et qui me fixe en mode psychopathe. Deux envies de tuer se télescopent dans ma tête d’enfiévré, là dans cette salle d'attente des urgences qui patientent. J'ai des fièvres de paroles dans ma caboche qui déconne. Ma caboche déconne certes mais moins que ce monde qui m'entoure. Ce matin j'ai vu de mon balcon la ville blanche s'éveiller sans bruit dans le soleil crasseux de brumes. Et j'ai dit " Hé ho ! Hé ho !" au soleil poisseux pour qu'il voit que je pense à lui dans sa torpeur. Il m'a rien dit, alors j'ai gueulé de plus belle dans cette crasse matinée avec un air si peu frais qu'on se serait cru dans le métro miteux ou l'air pue les catacombes pleines. J'ai gueulé encore et encore comme une sirène d'alarme des autos connasses foutues sur des parkings peu sûrs ou maraude une faune sans avenir ni fierté, juste un goût de la querelle pour exister dans le miteux de cette basse cour sans poule ni coq, juste des perdus qui crèvent d'être sans rêves et meurent à toute saisons d'insolences et d'imprudences flambées. Avec en tête pour tout emporter une soif de fric et une démence de cette recherche. Le soleil est monté doucement dans la molle venue de courts nuages blancs sans panaches, avec une façon de s'effilocher, comme ma voix de connard qui n'a pas cesser de s'adresser à ce con de soleil si peu lumineux juste debout comme une poisse de midi qui hésite à lever son cœur miséreux sur la population folle de tranquillité qui boit sa vie dans la cantine des habitudes avec des façons d'enfermés. Des gens du dessous ont répondu à mes cris, ne faisant que m'assourdir, ma voix cassée les a calmé. Et j'ai entendu leur chien faire le malin. Après j'ai regardé l'horizon et la mer qu'on voit par delà la pollution et les bleutés dissoutes des vieilles campagnes.
J'ai rigolé en regardant mes géraniums tendres et tordus comme mes âmes de déclassés, et oui j'ai des âmes qui me peuplent la tête de rigolades, alors là j'ai pris mon sac poubelle vert maussade et je l'ai trimbalé dans le bas de l'immeuble et mis dans le container sombre déjà à moitié rempli de son lot de sacs noirs et ronds de leur contenus épais de déchets. L'herbe m'a semblé heureuse auprès des voitures sages si silencieuses que je les ai prises pour des prêtres. Je voyais des halos noirs autour des voitures. sans doute des fumigations de vieillards durant la nuit. Ma tête est si pleine qu'une fête y bat sa permanence d'ivresses. J'ai avancé sur l'étroite route descendante et goudronnée d'un vieux bitume troué et gris, plein de gravillons crissants et sous mes pas j'aime ça. La boulangerie visible de toute part jette une image de croissant géant. 
J'ai acheté trois croissants et un litre de lait comme ça dans la beauté de dire bonjour et combien ça coûte. Ma voix éraillée heureuse résonne dans mes oreilles comme un chant d'oiseau fou.
La boulangère m'a servie avec de beaux gestes, la mise en sac des croissants est tout beau de conventions et d'ordonnancement, je trouve, surtout quand le beurre déborde et transparencie le papier blanc qui se translucide. J'ai marché plus loin que le garage ou ça démarre. J'ai pris la route longue, celle qui longe des poteaux avec des fils hauts. Et puis j'ai vu un bus partir loin. Je l'ai suivi de mes pas fermes. Des arbres sont survenus, rares dans la ville qui aime se bétonner dans les choses et les murs. J'ai craché sur des gens qui avaient un manque d'allure évident dans des vêtements trop beaux et sombres pour qu'ils aillent à leur vie. J'avais mangé deux croissants et bu la moitié de mon lait. Mon pantalon rouge ne leur a pas plus, les leurs étaient bleus nuits noires. J'ai donné des coups de pieds et de poings vu que j'étais en forme. Ils ont dégagé comme des toupies sans toupets. Et j'ai dit " eyah, eyah !" J'avais vaincu les navrants. Après le soleil heureux m'a regardé de sa lumière de toute sa lumière, alors j'ai dansé dans la rue déserte et j'ai mis mon corps dans la fête du moment et j'ai tapé sur les capots des voitures pour les faire aboyer et cela a marché, les tôles ont aboyé leur existence de dessus du moteur. Les arbres des villes si peu garnis car les branches solitaires s'étirent vers le ciel, nues et splendides comme des femmes sur le haut des vagues bleues et blanches quand la mer fait des siennes au milieu du vent et dans la beauté d'un jour gracieux, les arbres des villes grimpent vers le ciel avec un espoir de sève vive dans le tronc. J'ai marché jusqu'au midi du jour dans la carcasse du quartier centrale. Je parlé du bonheur avec des mots décalés, déclassés, sans essais comme une parole neuve, coulante de lave et de bavardises friandises. Ma chemise bleue délavée si western dans mon imagination transpirait l'indiennité de ma marche. Blessé d'avoir voulu voir le monde autrement, j'ai retrouvé la réalité rouge dans une arrestation confuse et rouge. Et me voilà devant une vieille qui me voit comme un être comprenant et un gosse qui me fixe comme un insecte à dégommer, je n'ai pas d'intelligence sociable et je n'ai rien du cafard qu'on écrase, je suis un grognement hargneux, un désir d'être ailleurs autrement....

mercredi 4 mai 2016

Le désir

Cloîtrer dans la substance des bassesses prés de la kermesse aux ours, le désir est le truc qui picote dans la tête dans la vague soirée ou chavire la fatigue dans la flemme des lampes et les yeux qui cherchent vaguement une âme sœur qui aurait le cœur plus doux que lourd. Y'a de la musique toute américaine et de la fumée jamaïcaine et des tableaux colorés comme des cadavres frais des tueries antiques. Et des photos monstrueuses de profondeurs et de blancheurs à vous faire croire aux fantômes qui hantent toutes les maisons d'occidents bien que trop polis pour nous faire entendre les lourdes chaînes des attachements carcéraux. Ces fantômes aux visages pâles et citronnés ont l'air de dire que ça craque chez eux aussi ! Et la soirée continue avec des lectures de poèmes longs comme des navigations anciennes et poreuses d'impressions comme les ritournelles des insectes peuvent vous prendre en rêverie dans une sieste estivale. Les gens s'appliquent à lire à haute et intelligible voix comme si les poèmes dans leur assonance voulaient installer un son durable dans notre sourderie quotidienne. La soirée distille ses sourires et ses brûlures au coin des regards qui caressent des rencontres probables. On se sourit comme pour sortir de soi et de son ennui de solitude. Chacun s'échange sa quintessence présence juste d'une mimique car le soir prête des prestiges aux sourires libres quand la nuit pousse sa bougeotte dans la mollesse des intentions. On pourrait coucher ici sur de l'inconfort du bois mais dans la douceur des âmes quand la dureté du jour laisse les cœurs prendre les corps dans leur beauté d'abandon. Les murs sont blancs comme des sortes d'éclairages pour voir nos ombres prendre dessus quand nous agitons nos têtes et que les lampes hautes nous prennent crânement de leur majesté électrique. Je me suis laissé dire ici que nous laissons couler notre courtoisie voulue loin de la cohue matinale qui est travailleuse et scolaire comme une manie d'éducation. Le désir est une chose couleuvre qui niche en nous dans nos recoins piteux et renaît à la moindre fleur respirée. Les paroles échangées dans une fête culturelle sont un terreau pour la poursuite des mots qui dansent dans la tête la prière des désirs et des incandescences. Nous sommes baisés de traversales flamboyances quand le cœur s'allonge dans le regard d'autrui.