mardi 26 avril 2016

Au poète de l'Hopital Nord

Au poète de l’hôpital Nord...
Voilà, j'écris sans stylo, ni lunette, ni idée et du soleil dans les mirettes. Le vent souffle, les gens s'essoufflent, que dire de plus dans le bruit du quotidien ?
Mon cerveau morcelé cloaque sa vie sur du papier quadrillé.
Demain me pousse comme une machinale envie.
Et toi dans ton cosmos neuf tu flammèche ta vie en allée....
Des motos gonflent de sonores perturbations ma calamiteuse concentration.
Quelqu'un dit : "Avec moi c'est mort !"
Bien vu me dis-je dans mon tempérament du moment, sans distinguer autrement ce propos du hasard comme un ressort lointain de ta vie...
Une femme passe, une contrebasse dans son dos avec sa housse bleue, elle est passée comme toi avec une veste verte.
Un pigeon roucoule sur un bout de trottoir, peut-être qu'une âme sœur passe sa mansuétude par ici, sur ce terrain de ville ou pourtant les pas pressés ne disent rien pour s'attarder....
Sur un carton "Mise en valeur" est marqué.
Dois-je cultiver mes souvenirs pour leur rendre un éclat présent ?
Dois-je dépeindre une absence claquante pour faire vibrer autre chose que la poussive banalité des poussières à épousseter ?
L'église donne l'heure, c'est son vieux job....
La cloche sonne et quoi donc ?
Le miroir des apparences est une chose des habitudes acquises qui nous fige et nous tient comme un port d'attache de notre jadis prospère.
Tout nous marécage dans une bulle savonneuse qui va dans le vent amer du large....
Quelle ivresse à faire du lendemain envisagé ?
Un type passe avec une veste de camouflage dans les tons gris.
Est-ce un militaire en ville, un chasseur égaré ou un homme à la mode ?
C'est un passant commode qui chemine dans la mine labyrinthique des actions à faire pour se sentir vif...
Les poubelles débordent de nos sentiments choisis...
Des traces de balle dans le bâtiment d'en face ricoche un événement, rappelle qu'un jour la guerre a fait feu sur la pierre dans ce pourtour calfeutré...
Un étudiant fume dans la bleuté du monde, sa cigarette de papier blanc le définit d'une beauté fugitive.
Un lampadaire hautement planté sert aussi d'accroche pour des choses à dire :
Des panneaux de signalisations routières y distribuent leur sens à lire de mots ou de couleurs.
Une affiche collée, scotchée, s'attache à nous dire la disparition d'une personne que sa famille recherche, dans l'espoir de quoi ?
Le disparu peut-être n'a que faire de cette agitation....
Disparaître est le rêve de beaucoup !
Un homme a des couleurs danoises sur les épaules de sa veste noire, et puis une écharpe rose en mousseline autour du cou.
Elle rend au teint blafard de sa figure pâle un bout vif.
Rouge, j'ai des idées rouge !!!!
Des idées oui, des idées mais pas de mots....
Les mots me manquent, la fatigue sans doute.
Le vide, c'est ça la fatigue, les moteurs en fonction me grippent la création, putain c'est moche parfois la vie !
Avoir des idées, rouges en plus mais pas de mots !!!
Élastique voilà le seul mot qui me vient...
Que faire avec ? Rien !, le dire et puis après...
J'ai bien aussi un septembre qui émerge, un septembre élastique, un automne étonnant dans une rougeur d'idées...
"En fait c'est bien !" dit la fille du dehors. Elle est bavarde parce qu'elle a bu un truc qui fait dire...
Les femmes boivent peu à la cafétéria, elles se saoulent de mots surtout....
Je vais tâcher d'en piquer en prenant un café allongé comme ça devant le sucrier d'argent : J'ai commandé une glace aussi, le café chaud et le froid vanille vont bien dans mes tripes.
La serveuse m'apporte tout sur un plateau bleu avec un verre d'eau en sus. La glace est grande dans son petit pot.
Les mots des femmes grésillent en moi comme des insectes vifs.
"Y'a du mouron à se faire" me siffle d'une oreille à l'autre.
J'aimerai prendre part à la volubile conversation mais là aussi les mots me manquent, alors j'écoute.
"Interdire les klaxons" j'entend et un homme réagissant :
"Houlala !"
Je déguste à la cuillère la glace qui me réconforte, j'attend que le café tiédisse pour le boire par à coup comme une phrase lente.
"Planter un rosier, serait bien..." dit une fille de dos avec devant elle une bière.
J'ai toujours des idées rouges : J'ai rien pour voir la vie en rose !
Me vient l'envie de pisser. Je le fais. Étonnamment aux toilettes l'éclairage au néon fait "cluque, cluque", des mots de bienvenue sans doute, de la part de ses êtres de lumière, si primitif que beaucoup les croient dépourvus de paroles, voir de consciences...
Je vais loin en moi-même par la grâce de la fatigue du jour.
Je retourne volontiers m’asseoir à ma petite table ronde et blanche toute proche du comptoir ou fusent des mots dans des phrases pleines d'entrains et d'intonations...
Ce groupe debout toujours volubile est bruyant comme une ruche en forme. Le quotidien prenant et les stupidités déconcertantes font le lot du flot des mots de cette activité sociale.
Mes idées rouges me chauffent le sang. Mes idées rouges me font des énergies émotives toutes dépourvues de mots !
Quand je dépose mon plateau déglacé, décaféiné et avec un verre vide, on me dit que le café vient de Noailles.
J'en ai rien à foutre ! Mes idées rouges me suffisent !
Une odeur élégante de fruit et le teint inox du décor m'apaise comme un goût de fraise soudain....
Et puis sans mots, que puis-dire ?

jeudi 21 avril 2016

Le fleuve me prend

Quand la plaine brumeuse de son étendue étend sa beauté en nous, notre fatigue est une suite de son allongement. J'aimerai suivre le fleuve dans sa détente coulante jusqu'au fin fond de l’Océan rocambolesque, j'aimerai flotter comme un bout de bois défait d'émois et de volontés âpres. Je regarde mon automne d'impression faire sa mélancolie justice dans le caprice des incompréhensions. Les méandres du fleuve ont des allures de sourire. J'irai faire un tour dans le champs de la nuit quand les grillons et la tourbe disparaissent dans une même épaisseur d'étrangeté. Et tout ce son de légèreté quand croassent quelques oiseaux à des pas si lointains de vous mais qui fait un écho merveille dans votre cœur instrumental.
Je vais dans le dur avec la douceur des herbes mouillées.
Le ciel se dégage de toute la transhumance filante des avions de lignes qui alignent des vapeurs blanches écumées dans les altitudes froides et virulentes. Le ciel prêt de l’Océan a vu sa beauté se jeter dans les plis maritimes comme une instantanéité à vivre nue une rencontre.
Mon regard a la chaleur des désirs et la profondeur des tendresses, cela fera-t-il de ma vie un heureux hasard à se confondre dans le bizarre des circonstances ?
L’Océan m'allume de sa lumière mouvante, j'ai des étourderies à voir la vie de surface faire du fracas dans mes essences.
Je vais m'écorcher sur des rochers splendidement bénis par les pluies des vagues et la présence des crabes, l'eau ici circule avec des tonnerres de vibrations. Je vais renaître de mes défaites et fêtard de tout, j'aurai le rouge aux joues et le bien être comme perdition...

vendredi 15 avril 2016

Esprit

ô lumineuses pensées, ô forces de la terre
à quelques horizons qu'on vienne, nous sommes
des sonnets de vibrations, nous sommes en navigations
dans la mer déchaînées des inventions contradictoires
Nous sommes des découvreurs de bonheurs
Nous avons des tonnes de mélancolies et de jolies aspirations
qui font un maelstrom dans la ronde de nos hésitations
Nous sommes des êtres de liens qui errent dans la vague de la profonde vie qui se joue légère et lourde dans un yoyo d'états.
Nous avons des grincements et des glissements.
Nous avons des cieux pour lever la tête et se croire étoile.
Nous avons des déboires pour avoir soif de la foi.
Et puis au tournant de tout ça, nous avons une âme qui vit dans tout les détours des vices et va dans la magnificence d'être !
Elle nous interroge de perceptions et d'émotions à croire que nous sommes fort du sensible de nous...
Inconnus et présents nous sommes à nous même une beauté à vivre dans les circonvolutions avec un regard de grâce et la joie de l'étonnement...

mardi 5 avril 2016

Raison d'attendre.


Tout est brumeux mais on le voit pas on n'entend pas, on se replie et on est secoué comme je ne sais pas quoi qui ne va pas bien.
Le bombardement de l'artillerie nous pilonne depuis une aube froide.Nous dans un abri qui fait mine de s'envoler nous prions des dieux disparues et des souvenirs vivants.
Nous avons ni faim, ni soif , ni rien d'autre que la peur qui englobe notre tout dans sa torpeur glauque. La tremblote du dedans qui vous visse à mort la peur bleue de tout !
Tout est gris et sent l'étouffement, nous respirons des bruits de tonnerres qui nous fusillent l'espérance de sortir de ce jour d'offensive.
Notre peau est fanée d'attentes vaines.
Demain nos enfants et nos femmes nous feront du bien, demain nous aurons les bras ouverts et les sourires avenants, demain nous dira de quoi vivre aujourd'hui, nous y sommes en pensées comme des êtres fuyant la danse des bombes et le fracas des explosions.
Nos vanités vont et viennent comme des ballons colorés, nos vanités sont nos vies disparates.

samedi 2 avril 2016

Glissement

Dans ma rue maintenant tant de tam tam clament !!! Des tambours sortis des brouillards d'usures manifestent leur tempérament de présences, c'est que j'ai le cœur chaud et fou !
Je me crois multiple et rayonnant.
J'ai des audaces d'artistes et des légèretés de flottaison.
Je sens que l'air vibre dans un chœur étrange de folles vies...
Des lumières de vieux réverbère sont neuves et couvent le monde dans ce coin.
Les ombres découpantes n'ont pas de choses à faire ici.
Y'a des clartés étonnantes et des discours finis en musique.
Il y a une attente délicieuse et des perditions de sentiments magnifiques comme des endormissements.
Le sol sur lequel je me tiens flotte comme un océan conciliant.
J'ai des perceptions de chavirement, la beauté dynamique d'une vague.
J'écoute du monde dans mon chaloupement.
Je transgresse l'épaisseur des diseurs, j'éradique l'étatique.
La musique mouvante des profondeurs glisse dans mes sens comme des sympathies ardentes, je vais là ou les mots sont clos.