Nuitamment je suis passé sur le pont sans soupir, un pont ou en dessus circule la circulation vibrante des voitures camions motos et autres choses qui m'échappent et que portent les cœurs et les estomacs dans la mécanique de la vie.
Ce pont je me souviens d'il y a des années j' y passé quelque fois le cœur mal et le froid dans l'esprit, avec tout le dégoût qu'inspire la tristesse et la conscience d'être dans un macadam fondant puant les mille détresses et les inconvenances des naufrages pathétiques et silencieux. Je marchais l'âme vague et le cœur en fleur fané, les jambes porteuses et l'air sifflant. Un pont avec tout ce qu'il faut pour jeter sa mélancolie dans la folie.
Un viel entêtement traîné d'une jeunesse encore folle. Dans un sac à dos toute la dynamique des feuilles et des stylos. Je suis passé sur ce pont qui me fait signe de sa modernité plaquée de vitesses et toute ma folie de la fuite éperdue.
J'avais en tête tout les effondrements des tremblements de terre et la respiration d'une terre neuve. J'allais dans le souffle systématique de la mort, la mort devant et l'esprit chaviré.
Et la marche pour faire corps avec le corps vivant, prenant respirant et bandant.
Ce pont est une suite verte à tant de buissons et puis les souvenirs des barrières balisant des chemins, des souvenirs caillouteux, terre à terre et vide. La vie perdue par tant d'années si pourries et sans sourires, comme des corrosions naturelles.
Ce pont tentation déambule dans ma tête comme une toile d'une élégante araignée poilue et amoureuse. Je chemine dans les escarpements de ma déchéance en sa compagnie et si le béton que je respire est glace, l'animal maléfique est une beauté à voir, ma mort est à prévoir dans la fulgurance du bord.
J'avance en compagnies de mondes étrangers et bénéfiques qui un jour ouvriront mes horizons. Le pont est une image forte. Une passerelle diabolique vers l'ailleurs. Mon ombre me fait du bien et refile de la vie quand ma vie se besogne à la survie. Amen
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