dimanche 31 mai 2015

solitude

Humiliations, démolitions !
L'esseulement découle de tels coups...
Mon âme crie dans mon corps comme des flammes ravageuses.
L'infortune marque mon trajet et me tranche le coeur.
Je suis ouvert à l'agonie.
Je vais possédé par la poisse.
La survie m'a suivie et bien des embrouilles m'entortillent.
survie aggravée des déconvenues des marques au fer rouge.
Le monde est une prison à ciel masqué.
Tous les jours sont sombres et cendreux.
Le temps avance en racaille, le monde est un peuple de sangsues.
Je suis dans ce sort.

samedi 30 mai 2015

La pluie

Il pleut fort dans une allée. L'eau danse et donne un son de transe. Je regarde l'allée. Je la regarde d'un coin sombre. Je suis entre deux arbres, comme eux, je prend l'eau. Je suis dans un oubli. Il me suffit le son de l'eau et des feuilles qui parapluisent. Il pleut et ça me prend dans le ventre, ça me donne de l'air. Je respire du ciel. Le monde dans ce climat me donne un souffle. Je m'acclimate à cette matinée. Il pleut dans cette vallée et je regarde une allée. Elle est faite de cailloux blancs. Ils bouillonnent dans une soupe de pluie. La terre sort de dessous ses arômes. Elle lance ses teintes sombres dans l'allée blanche. La pluie ensommeille le jour. Elle rend le jour en un soir. La pluie est une semeuse de songe. Elle endort le jour et réveille une âme. Les ombres dans la pluie sont fugaces et vives. Ce sont des esprits de la terre bien élevée. Je suis dans la beauté verte d'un bosquet. Les nuages ont leur course. L'eau tombe comme un bonheur éclairé. La pluie jetée par un vent farceur ruisselle de travers. La pluie est un courant du ciel. Je prend force d'être là.

lundi 25 mai 2015

Le prince et les moutons

Le petit prince celui qui est sur sa planète avait rendez-vous avec une rose et se retrouve devant un troupeau de moutons.
Des moutons gras et noirs, nombreux et fort comme des aigles de terre.
Le petit prince qui en a vu d'autres, ne perd pas son sang froid et royal.
Il a pu dans le passé apprivoiser un renard, or chaque mouton  possède autant de pattes qu'un renard, cette similitude signe quelque chose dans la tête du petit prince.
"Bonjours Drôles de renards" dit le petit prince.
Les moutons qui sont trente et bougons  crièrent en chœur :
"Nous sommes ni drôles, ni renards mais des moutons noirs autonomes venus d’Écosse !"
Le petit prince trouve cela bien beau quoique criard et puis l'Écosse lui est inconnu.
Sortant d'une de ses poches un de ses crayons simples et bleu il dit au mouton le plus proche :
"dessine-moi l’Écosse !"
Celui-ci obtempéra en prenant dans sa mâchoire le bout bleu qu'est pour lui ce crayon et avec application et des mouvements de tête fit des traces sur le gravier.
Le petit prince s'exclama après un temps d'observation :
"ça ressemble à un mouton sans pattes !"
Cette remarque est judicieuse puisque l’Écosse n'a pas de pattes.
Les moutons vinrent observer le dessin approximatif effectué par leur congénère et hochèrent leur tête donnant ainsi un consentement à l'opinion jetée nonchalamment par le petit prince nonchalant.
Les moutons voulaient voir du pays et c'est pour cela qu'ils sont là.
Ils étaient sortis de leur Écosse natale pour visiter le royaume uni, cependant une forte bévue les en chassa. Ils avaient trouvé fort à leur goût le gazon de Wimbledon. Depuis tout les joueurs de tennis du monde ne mangent plus que du ragout de mouton noir. Ils trouvèrent refuge en Russie qui est en indélicatesse avec bien des pays. En vue de contrarier les anglo-saxons les russes expédièrent dans une fantastique transhumance les moutons noirs dans l'espace.
Ainsi arrivèrent les moutons noirs sur la planète du petit prince. Ils trouvèrent une rose fort à leur goût.
Le petit prince aime les roses mais préfère les moutons qui sont plus distrayants par leur manie à gambader
"Puis-je vous apprivoiser ?"
"Non, nous sommes autonomes !" crièrent-ils.
Le petit prince en fut chagrin et pour se distraire un peu se mit à les compter ce qui l'endormis aussitôt.
Les moutons qui trouvaient le temps long attendirent la nuit et quand celle-ci fut venue, comptèrent les étoiles ce qui les endormis vite.

Je viens de loin

Je suis né dans une Afrique, un balbutiement, une chaleur. J'aime la poussière que soulèvent le vent et les déplacements. Je vais dans le dédale de rues en pisés. Je vais pister les consciences perdues dans les travers des conquêtes. Je vais rouler mon âme dans un lac desséché. Je vais chercher ce qui traîne dans mes questions et me relie au monde comme des cordes dans des ports d'attaches.
Je suis un navire d'Afrique, bien frappé de soleils et de rouilles et d'aventures humaines enthousiasmantes.
Ma tête a une flotte de beauté à dire le monde dans l'éclatement de la lumière.
La lumière est frappante, étourdissante pour l'oubli d'une cruauté...
J'ai des mémoires bousculées et des pas qui déroulent dans des chemins longs et divers.
Je veux voir des pays qui m'ont connu et des couchants qui m'ont salué et pris dans leur couleur de fin du jour.
Des musiques m'escortent tels des lutins astraux. Je veux prendre le vent comme il vient. Et que le sable soit bienvenue dans ma demeure. Que ma peur soit tendre à vivre. Les couleurs sont pastels dans des lumières crues, les coeurs sont effacés dans l'assoiffement des affamés.
La danse se fait de tout. La parole navigue mille fois dans des contrées stupéfiantes.
Rarement l'espoir prend pied. La nuit est une roche folle d'insectes.
Les ports ont des pointes de lumières, les ports éclairent des marchandises qui filent ici et là dans des échanges troubles. Les grues ont des gesticulations.
Les gens sont maudits, les gens sont petits. Ils ont des arrangements drôles !
Ils sont manipulés et joués dans des candeurs politiques. La poésie devrait lancer des flammes de paix.
Les coeurs naissent dans des confusions.
Mes questions sont des traces de vies. Je vais dans le rythme de la mer qui parle à beaucoup. Je vais dans un couloir lumineux que j’espère solitaire. Une solitude qui souffle sa beauté.
Du monde me trouvera. Je n'ai pas de drapeau.
Je suis un navire d'Afrique qui finit dans une belle dérive.
Je suis farci par le monde des affaires.
Je suis vivant de m'évader.
Je suis étendu comme un mystère qui se cherche...
Je suis fait de peuplades sonnantes et d'héritages d'ombres.
J'écoute ce que la vie fait de moi...

jeudi 21 mai 2015

Y'a des jours

Y'a des jours qui cheminent leur fournée, y'a des jours qui répètent. Je me figure ce qui peut advenir. Pas de quoi pavoiser dans la rue, pas de quoi toiser la lune. Les coups de fatigues m'ont donné des oublis.
Je vais dans les oubliettes de l'instant, ruisseler dans le caniveau d'en face. Rien à ramasser dans le coin, juste traverser les ombres des immeubles et la grisaille des circonstances.
le froid qui me touche au coeur est un rêve évanoui. Je danse quand même sur les pavés imaginaires et des trottoirs défoncés. Je danse dans une lumière ocre, je danse dans la mort venue. Je danse ce qu'il me reste de chimère pour m'envoler à hauteur des paraboles, des balcons et des géraniums fleuris. J'ai perdu dans la lune ma vision solaire. J'ai trouvé au soleil son ombre rageuse. Je trouve toujours le bout du monde dans l'errance. J'ai vu le soleil fuir dans la nuit comme un vieux voleur usé. J'ai vu la déconvenue et les maladresses planter mon art chaudement. J'aurai pu sourire au loin pour accueillir la bise qui vient. Et le brouillard est bas comme des plantes de rue. Le brouillard est une éponge voluptueuse, ni blanc, ni gris, il est une forme du destin. Peu dire qu'il va pleuvoir. Les larmes ne cessent de venir dans les têtes sèches, les larmes des trop pleins restent dans la tête qui prend des airs de tristesses. La ville dessine bien sa débile devise :
des routes pour vous, des vieux aux cieux et les bambins aux jardins.
Les routes s'encombrent, les vieux tombent et les jardins se ferment.
Les affiches pissent leur couleur dans l'informe bordure des murs. Les routes sont goudronnés des gommes des pneus et les poumons se poussièrent des effluves des rues bardées de bruits. Des platanes prient les étages supérieurs. La verdure déguise les intentions. Parfois une bille sur le bord d'un trottoir trottine.

mercredi 20 mai 2015

Conseils sentimentaux

La vie sentimentale est compliquée, elle dépend du mental pour lequel un sujet sain et masculin devrait absorber un trente deux millième de son poids d'emmental, s'il veut que sa tête soit au diapason de son corps amoureux et si ce sujet a une soeur il doit tout faire pour taire les propos tenant à sa vie sentimentale.
Car une soeur se mêle de beaucoup de chose, c'est un des passe-temps très courant chez les sœurs aînées cadettes et autres. La soeur est souvent le censeur des sentiments les plus justes, cela est dû a un sens aigu de la critique qui bien que fort utile dans beaucoup de domaines n'a aucun sens dans la vie amoureuse.
Le sujet toujours masculin est fort et sain de combiner une alimentation coutumière de fromage et un silence résolu vis à vis de sa soeur peut ainsi voir son coeur s'élever vers des sphères belles à envisager.
Mais attention cette élévation doit rester raisonnable sinon notre sujet pourrait fort voir son coeur sortir de sa bouche dans un effet impressionnant et coloré dans une flaque étendue et rouge. Cela est beau mais le sujet perd en force et en salubrité minimale ce qu'il gagne en spectaculaires sensations !
La vie sentimentale demande cependant autre chose qu'un mourant qui râle....
L'amoureux idéal est une sentinelle espiègle qui préfère mourir dans le froid que nourrir l'effroi de ne point voir sa belle qui va arriver par un chemin de fer à vapeur.
Il est souhaitable que l'amoureux en attente sur le quai d'une gare ait la tête bien au chaud, car c'est par la tête que tout amour est menacé...
Un amoureux consciencieux pourrait garnir sa tête d'un raton laveur qui non seulement tient chaud mais également shampouine élégamment. Cela donne confiance et relaxe.
Si l'amoureux a la foi, il peut sortir de sa main droite un crucifix pliable de sa gabardine vert olive et vociférer : "Alléluia !!!" tout en bondissant virilement.
Cela fera bonne impression sur les passants des gares pour qui dieu est un pis aller accommodant les retards et les aléas des transports ferroviaires qui sont inévitables surtout si le chef de gare est amoureux.
Prévoir aussi un détourneur d'étourderie car l'amour rend tête en l'air !
ne rien prévoir finalement car l'amour rend imprévoyant...
Une amoureuse pour être saine doit remplir principalement deux critères :
A savoir : un père mort et un frère homosexuel ( à noter qu'un père homosexuel et un frère mort assure à l'amoureuse une équivalence de solide santé).
Une amoureuse ne peut être fille unique car alors elle sera amoureuse d'elle-même, ce qui la lassera et la rendra suicidaire...
Une amoureuse peut avoir des sœurs, voir une douzaine car leur conversation n'aura aucune incidence.
Elles peuvent papoter sur la couleur des culottes, cela n'empêchera point l'amoureuse de ne point en porter.
Elle portera à la place un raton laveur, ça tient mieux chaud....
Maintenant  l'heure approche de la rencontre. Le train arrive dans le crachin tout en crachant sa vapeur.
La locomotive est immense et siffle comme un merle qui ne sait pas chanter.
Attention les gares sont pleines d'amoureux, d'agents de maintenances et des compagnies ferroviaires.
Une vie sentimentale peut déraper facilement si malencontreusement les partenaires se trompent de sujets et cela est si fréquent car rien ne ressemble plus à une silhouette qu'à une autre silhouette quand le regard est troublé par l'amour qui fait marcher, d'où le bien fondé d'un crucifix brandis et la présence nonchalante d'un raton laveur sur la tête, car les atterrissages peuvent être brutaux dans une gare ferrée.

dimanche 17 mai 2015

Le monde se découpe

Je suis mort d'une morsure succulente. Je suis mort d'un serpent qui prend la pente aux soleils des crudités.
Son venin m' a donné le déclin, venimeux comme tout ce qui m'émeut, je suis parti au pays des ailleurs faire la légende d'ici par un peu d'esprit et des alanguissements, puisant dans mon cerveau en voie de paralysie les forces d'écrire les mystères que me jettent des songes de ma vie finissante.
J'ai vue ce que j'ai entrevue, à bord de mes yeux la fièvre forte me sèche vite.
J'ai basculé dans le froid et l'étourdissement.
Des baleines m'accompagnent dans un océan doux et berçant comme les mains d'une mère conciliante.
J'ai connu dans un instant le roucoulement passionné des vagues, des courants et la liqueur sur ma peau qui se défait de vivre.
Des couleurs me sont venues de ma silhouette comme si toutes mes forces étaient colorées.
Je suis vif de couleurs, scintillant d'intentions comme un esprit propre.
Debout je suis debout à bord d'une route qui va dans la partie prise des lointains et des inconnus.
Je vais à nouveau chaud dans une tendresse d'habit, j'ai un chapeau large, un peu écrasé, gris et foncé et une veste grande toute d'un pastel bleu avec un presque blanc par moment et puis pantalonné je suis d'une pelisse jaune bien mystérieuse à imaginer et hypnotique à observer. Je marche par la beauté du monde.
La route part quelque part d'un front étrange, elle va loin jusqu'au bout d'un septembre qui se devine dans des allées pluvieuses au bout d'un château encore jeune d'entretien où martèle une vie curieuse.
 Ce septembre a le goût de quelques années à venir, il est somptueux d'épaisses perceptions avec une colonie de cieux bien pourpres de multiples soleils confus et orgueilleux à la fois comme des percussions d’abeilles dans une ruche bousculée.
On perçoit des vies comme des lances parties dans l'air pour un trajet de mort. On perçoit des âmes belles comme des humains tout en corps et d'émotions craquantes.
Des vieux chants usés comme des chaînes trainantes se perdent dans mes oreilles avec des messages nouveaux. De nouvelles voyelles venues des atlas sifflent dans le vent des significations neuves.
Je suis parti comme un étourdi, sans attendre et comprendre la moindre chose.
La crête de la montagne bleue est brutalisée par une nuée d'oiseaux blancs, il fait chaud dans ce combat du sommet. Les oiseaux ont des formes de flamme. La montagne est abrupte et crayeuse. Ce monde est dans le temps des attentes, il est en nous comme le pourtour d'une ombre. J'y vais par la poussée de forces portantes. Je suis venue par une volonté autre. Je noue des dialogues avec le monde.

lundi 11 mai 2015

Titrologie

Jésus Viking est dans son bureau, dans un petit immeuble rectangulaire, gris et marron face à la mer et un grand port vide. Il est habillé en blanc comme un prince qui en pince pour le textile. Il est plein d'éclats comme un que la réussite a adouci. Il regarde de sa fenêtre grande et rectangle et bien fermée des oiseaux bien haut aussi blanc que lui prendre en l'air de belles vitesses. Le bureau est sobre, la pièce petite, des fauteuils confortables et aux couleurs d'un désert d'ombres semblent en terre sèche.
Lui est ridé, à peine quarante ans et le souci d'être arrivé. Il est connu, étonnamment connu.
Il a écrit un roman ou milles choses arrivent et surprennent.
Des sempiternels sentiments, un fantôme fou, une femme forte, un homme égaré et des millions d'oiseaux sur une côte sauvage.
Lui est manutentionnaire d'une autre vie et puis aujourd'hui presque millionnaire.
Un tour de passe passe entre deux temps. Il écrivait depuis longtemps, pour le dépaysement, le délassement et l'ailleurs.Cela plaisait autour de lui. Son épouse lui disait bien, ainsi que des cousins, des amis.
Il a deux filles petites et loufoques. Il est marié avec Véronique. Ils ont un peu voyagé, en Écosse surtout.
Et puis il a été publié. Le succès est venu en coup de vent et chose flamboyante cela a pris dans une tournure un ressort inattendu. Le roman de Jésus Viking a marché. Plus que le sujet, le style, les manigances et les arrangements, plus que des chapitres, des paragraphes, une chose a frappé : C'est le titre.
Personne n'avait vu un titre plus prenant, touchant,alanguissant, étourdissant.
De toutes parts les éloges et les émerveillements venaient en flot. Toutes ces émotions éclosent à partir de quelques mots noirs sur une couverture blanche, même traduit cela faisait un effet identique.
Au Japon c'est la-bas, que le mot génie lui fut adressé, avec des tonnages de lettres d'éloges.
Un jour était né l'écriture entre deux éclairs et un mammouth, et de belles histoires forte de démence avec les religions et puis  le roman et le nouveau roman et maintenant à l'heure du concis, du bref, du raccourci est né l’ère du titre et le pionnier, le défricheur en ces circonstances c'est Jésus viking.
Il ne comprend rien à ce qui lui arrive, un roman est un monde, et voilà que des gens par millions tombent amoureux d'un titre, comme ça et se font une dévotion de cela.
Son talent n'est-il que dans une fraction de seconde ? N'est-il que d'allonger trois mots ?
Un pouvoir de dire qui percute ? Aussi fort et plus ramassé que le défilé des phrases, des mots, des ponctuations. Un titre saveur pour le goût des choses...
Nul ne sait ce qu'il fait en donnant au monde sa création.
Et aux éditions du Radinoir, le succès considérable de Jésus Viking a surpris son monde, mais n'est-ce pas cela "La merdité des sentiments" ?

dimanche 10 mai 2015

Essai

J'essaye dans les sons, les mots. L'hiver est une musique d'air. Revenir dans l'applaudissement. Revenir dans un parterre de spectacle. Dans la lumière de la scène, il y a la présence de la lune, tout le cheminement d'une nuit, une bousculade de présences et le vide au coeur de la métropole, le vide qui interpelle, le vide qui déraille dans les autobus plein d'un monde conspué. Il est l'ombre qui cerne. La profonde lumière a un effet passager. Le vide est à deux pas de soi, la tombe est proche et le ciel est haut.
La parole joue l'affection dans le dérangement, complot des sensations, la tête ne sert pas à entendre mais à voir les bouches.
J'écoute dans le noir. J'écoute la somnolence de ma présence.
Je voudrais coucher ma déraison dans la fleur, me lever neuf à coté d'une machine vieille.
La mémoire me vient dans des torpeurs. Elle est élégante comme une étrangère accueillie.
La sucrerie des instruments de musique poudre l'air d'une douceur souhaitée.
C'est bien que dans cette rue des musiciens flottent avec la force de leur jeux.
La lumière des nuits est fermée comme des yeux mis-clos piqués par des plaisirs suaves.
il y a toujours un chat en balade dans une nuit ou je reviens.
La nuit est pleine du temps d'attente.
Les gens s'évadent s'ils vivent un peu.
S'ils sont esclaves, c'est la coutume qui les détermine.
Je cherche un port sans état d'âme, avec des rats sur ses quais et des entrepôts vieillots.
Je suis marqué par l’essoufflement des cantiques. Le vide est un art dans le paraître d'ici.
Je vais loin dans le flottement comme les musiciens qui se portent du bien.
Ma musique est interne au souterrain des continents perdus.
La solitude a une corde qui peut faire lien. La solitude est belle près de la flaque aux évidences.
Des gens cherchent une solution à ce qui ne peut se vivre.
A la sortie d'une salle la foule remue. Les amoureux soufflent leur passion.
Les cafés sont lumineux des absences. Du monde passe dans la soif.
Silence, l'air est tendre et nos mouvements sont en nous comme des signes, des appels.
La culture tend son visage. Elle est attentive, elle est compatissante et sait défaire la fatigue.
J'essaye toujours dans les à cotés de découvrir la cité embaumée.
Les ombres ont des lumières sombres. Le sol repose les pas.

samedi 9 mai 2015

Pigeon Blanc

Venu de la Baltique, roucoule un pigeon blanc, il est puissant comme un géant des brousses et calme comme une statue stalinienne.
Quel animal merveille !
Il a passé des frontières surveillées comme la prunelle de la conscience.
Il a fait des vires et vires pour atterrir dans un prés tout bête d'un parc amical. Dans ce parc passent des gens qui regardent des arbres.
La méditerranée est proche comme un fleuve rouge qui charrie sa part d'humanité altérée.
La baltique est tranquille, froide avec quelques sous-marins qui passent ici et là comme de tendres souris visitent une maison vide dans la saison froide.
Les états baltes bordent cette mer. Les gens là-bas vont dans des bals ou parfois tirent à la mitraillette dans l'air pour faire la fête. Les gens sont bath là-bas dans ce nord de l'Europe.
Au sud ça bouillonne, effet du temps bleu et des salinités accrues.
Prés de l'eau ou filent des vagues, il y a des étendus de rochers sur lesquels prennent pattes, des goélands gourmands. Le soleil pose pour être cartepostalé dans un beau couchant. Il est rougeoyant et bêta dans un horizon maritime dégagé.
Ici le pigeon est immensément détendu dans un parc qui prend place dans une ville qui se bassine.
Elle se bassine depuis des siècles, les villes portuaires sont douées pour cela.
La méditerranée est enclavée de pays chauds et fous. La mer danse dans sa crique entre des montagnes, des déserts et des plaines.
Le pigeon roucoule, d'où découle sa venue ?
Il vient d'un monde et d'une ronde comme ça.
Ce pigeon sort de ma tête comme une belle intention.
Il va finir par me parler.
il est d'une circulation, d'une liberté, et d'un envol.
Je le vois comme j'essaye de vivre, ça va avec. Les roucoulements forts font danser ma vie.
Me voici brillant comme la mer qui s'agite dans le vent.
ô lumière des pensées libératrices, la mer me tangue en beauté. Je suis un fétu affuté pour la glissade.
Ma gorge s'irrite, voilà-t-il pas que je roucoule à mon tour dans le ton grave des basses vies.
Cela monte de moi comme d'une tombe, d'un puits, d'un ancrage.
Je vais finir par chanter, me déambuler et peindre de mes yeux les visages en grâces.
Les injures du quotidien sont une pluie d'écumes car la vie tempête. Elle charrie sa pourriture, donne des amertumes.
Je m'en fou, je m'y noie et puis quoi ?
Je bouge, je fais des signes, le monde m'accompagne.
Je suis vivant d'essayer et les rêves s'effacent d'eux-même dans la plénitude d'une perception.

mercredi 6 mai 2015

Une arrivée



C'est l'hiver qui finit,  elle roule à toute vapeur dans un paysage monotone, des vire-vire entre un tracé de route et une panoplie de rectangles cultivés, une ligne goudronnée ou autour bourgeonne souterrainement la vie.
Elle se rend à une fête. C'est dimanche. Le ciel est calme et gris.
Elle conduit bien. Elle se rend à la ville.
Sa vie je ne la sais pas. Je l'ai trop peu vue pour la connaître, juste assez pour la rêver.
Je l'attend, je sais que je la verrai.
La ville est douce avec un défilé de maison et une bonhomie des gens.
C'est comme ça, un peu vieille de coutumes cependant. On y marche tranquille entre les platanes et les ruelles qui s'échappent d'ici et là.
La fête est rare dans ce milieu.
Du monde vient d'ailleurs pour cela.
Elle roule depuis un bout de temps.
Elle a un air décidé je trouve.
La fête me connaît, elle a un entêtement à me plaire...
J'y joue de l'accordéon, de quoi danser, se pâmer et s'égarer ensuite...
Elle va arriver, elle n'est pas loin.
Je l'attend volontiers dans le froid, il est peu mordant.
Je vais la voir descendre de sa voiture blanche, penser à sa présence m'est très doux.
Les dernières minutes d'attentes sont enivrantes.
La place ou elle va se garer est presque vide, juste un camion débonnaire et une caravane propre.
Je reste là écoutant d'un peu loin le chant de la rivière qui roucoule sa vie.
Dans cette petite ville cette rivière est une belle force.
Je vois les phares de la voiture de celle que j'attends.
Pour moi la fête est commencée.


lundi 4 mai 2015

J'attends...

J'attends avec une patience d'infiniment triste. J'attends aussi débonnaire que je peux, j’attends le nouveau monde.
J'attends des gens qui ont soif, j'attends des affamés de bonheurs.
J'attends même que le ciel s'ouvre et que mon coeur respire. J'attends des coins les plus fermés la métamorphose des sensations.
Qui sait ce qui nous vient ? Je suis un mutant du vouloir, vous savez la volonté qui ne sert qu'à s'entêter...
Je répète des gestes depuis des temps. Je suis vieux d'habitudes. Eh bien c'est fini, la répétition n'ayant plus de sens, je suis de nouveau neuf comme un perlimpinpin dépoudré.
Y'a des moments de silence puissant d'incertitudes navrantes. Et puis des claquements de portes et des circulations d'air. Maintenant je tape de nouveau le pavé avec mes gros souliers et mes obsessions cruelles. Je vais m'échapper de moi-même comme un délice qui s'évanouit. Je me perçois autrement dans le ricochet des yeux qui me devinent, tous ces gens venus de nulles parts et qui savent tant de choses qu'ils n'ont nul besoin de vivre. Je vais vivre cette nuit avec des fantômes. Je vais vivre en avançant dans la nuit qui me recouvre comme une terre de linceul. Je suis mort de mon passé, je vis d'écrire dans un présent suranné pour un futur espéré. Et ma fatigue multiple m'enlace comme une femme, une garce, une amie...
Je la sens qui me fait des grâces, et je ne peux que la suivre vu que je ne vois rien d'autre du monde qui se déroule.
J'aurai aimé être une vache pour être avec de gros yeux et ruminer toute la vie à croquer et puis vivre mille vies dans mille destinées dans des plaisirs et des vices à vous fournir mille extases hors corruptions.
Je voudrai flotter et m’effondrer dans des rêves pacifiques.
Je voudrai m'arranger du monde, de ses façons, de ses malheurs et de sa dispersion.
Je suis un porte drapeau de la vie qui me va, ce ruisseau qui fait ma vie d'ici, celle visible, si risible, fragile, sensible...

samedi 2 mai 2015

Un arbre

Je demande à ma fièvre d'être en phase avec la danse du vent et puis à mon coeur d'être doux car la vie est sauvage dans les parages !
Je demande avec mon souffle ce que la vie me dit de vivre. Comme ça c'est tranquille. Y'a qu'a voir la manœuvre du bout de son corps. Il sait des choses qu'ignore ma tête. Je devrais l'empailler, histoire de faire l'épouvantail et puis je roulerai des yeux pour devenir bien fou dans un champs de tournesol. J'aurai un chapeau brun et des cheveux longs.
Je serai un fruit pour les oiseaux, je serai frit par le soleil. J'aurai des habits vieux et un coeur neuf. Un coeur profond comme la hauteur des nuées. A vivre ainsi je ferai le beau inoffensif. J'aurai des forces, oui ! Pour une fois, j'aurai presque de l'espoir, un son d'accordéon flottant m'inonderai de surprises. Je serai ailleurs presque tranquille dans un pays rural, je me sentirai minéral.

L’hiver me dépouillerai. Il me rendrait arbre, quel beau accomplissement.Par moment quand la pluie, le vent et la neige dans leur forces me rendraient nu d'abandon comme le corps finissant sa cuisson. Par moment, j'aurai le coeur ouvert et ma paille, oui l'or de mon être sèmerai sa bonté dans une lumière solaire, dans ce moment un soleil froid mais amoureux saurait entre deux vagues nuageuses briller sur moi sa foi, un soleil froid oui ! un soleil froid d'être lointain mais si proche de briller sur moi, un bout d'effroi qui prend chaud de ça !
Youpi, je vais dégeler, je vais mourir et courir car quand tout est si beau, y'a rien d'autre à faire qu'a se taire pour prendre silence dans la glaise.
Et fantôme aromatique bien couvert de petites bêtes jaillir dans le monde vivant. Derrière la peur il y a autre chose qui prend beau dans les songes...

vendredi 1 mai 2015

Ecriture

J'écris, j'écris pour oublier la nuit, la prise de tête et le naufrage des désirs, j'écris pour mettre en page la force des cascades. J'écris pour me dire.
J'active un ressort. Je trace le destin pour lui faire la peau. Je dis pour taire la peur. Je fuis pour dire que je bouge. J'écoute mon coeur,histoire d'y voir du dedans. Je vais dans la vie sombre. Les souvenirs doux ont des résonances, des présences si parfaites de beauté, ne les sentez-vous sous mes mots qui coulent. Il sont là brillants et délicats comme des soleils minimes, des coeurs aimant et une chaleur d'amis. Je longe des chemins et des fenêtres. Je vois ce que l'ombre me dessine, la tenue du cru qui vient toujours du souterrain. Je regarde le temps qui me passe. Je vais au-delà. Je suis variable.
Je me dis la chance qui me convient et je finirai élégant !

Dissensus

L'ambassadeur emmitouflé : Quel est ce délire qui vient à pas d'heure sur le pas de ma porte ? Quel est ce clairon absurde qui boursoufle l'air de sa mélodie malsaine ?
Est-ce la guerre ou la révolution ?
Un soldat moustachu : C'est l'été mon beau prince diplomatique, c'est l'été qui nous réveille, nous sommes sanguins !
L'ambatouflé: Que dites vous, pauvre bonhomme, l'été est hors politique et plus neutre qu'un suisse, plus propre qu'une prière, plus sain qu'un pèlerin et plus pacifique que des os !
Un soltachu : C'est l'été qui revient tout le temps une fois par an et fait son malin dans nos têtes, c'est lui qui nous prend, nous malaxe, nous énerve !
L'ambatouflé : L'été est éternellement apolitique pauvre sot mais vrai que le soldat s’enivre aux saisons qu'il lui plaise, c'est sa malice de déclarer n'importe quoi !!!
Un soltachu : C'est que l'été chauffe les esprits mon bon seigneur, de la bleusaille jusqu'aux grosses huiles nous mijotons dans le plomb du soleil racaille qui nous rocaille la tête d'échauffements et d'agitations maléfiques !
Les guerres sont des produits de l'été !
 L'ambatouflé : Les guerres, entêté animal se font sans l’assentiment des saisons qui sont toutes mortes dans les combats ! Les guerres sont d'une nature humaine, bien artificielle dans sa confection, elles ne connaissent ni saison, ni raison comme vous dont le cerveau dérangé brûle en permanence plus frappé d'inondations de beuveries que d'une quelconque insolation...
 Un soltachu : L'été arrive c'est certain et avec lui la guerre qui ne s'arrête que pour reprendre !!!
  L'ambatouflé :Vous êtes fou et pour toujours dans votre été maudit qui vous rougit la face, allez rejoindre votre nounou au lieu de vous égosillez, le printemps est frais et vous vous êtes cuit !
Vous êtes plus fini que cette nuit, homme bête si militaire dans l'âme !
L'été est encore a deux mois d'ici et vous vous y êtes dedans comme un homme trop pressé, stupide !
Un soltachu : L'été n'a cure de votre remarque, vous et votre marque de bienséance ne peuvent rien, l'été arrive, rapide, solitaire, arrogant, comme un voleur de vie !
Il vient, guilleret avec la guerre plus coupante qu'une guillotine, plus saoulante qu'une voisine.
Homme de bureau, vous êtes polis d'écritures, vous avez oubliés les frayeurs et les cris !