jeudi 31 mars 2016

Lumière d'une nuit

Le printemps vient fleurir et détendre les corps, sortons de nos décors et des brumes. Allons voir nos âmes heureuses derrières les spectres mélancoliques de nos existences. J'ai laissé les douleurs faire leur chemin en moi comme un mic mac de choses poussives et je vois la montagne faire sa belle force. Toute de couleur mauves et d'ombres, elle sent la clarté de vivre, je suis en elle comme une bête heureuse, un animal sanguin dans un bosquet épineux et qui sent sous sa patte la terre liquide le baigner d'une transmission et d'une sève d'âme.
Le silence de fond et les craquements font harmonie, la fraîcheur est une présence. La nuit venue du cosmos étend son empire avec un élan de dieu élancé et une saveur de femme aimante. La nuit rafraîchit d'étoiles et d'espoirs ma mémoire courte et atterrée.
Je vois dans ma respiration la danse du monde et l'ironie des ennuis. L'air puissant des senteurs subtiles me traverse et m'abreuve de luisantes pensées aussi fortes qu'une verdeur de menthe et le diapason des étonnements quand l'instant fragile et grâce fait sa beauté dans mes yeux éperdus.

vendredi 11 mars 2016

En me jetant j'ai jeté des sorts...

Mange ta solitude !
Ma vie esseulée est ainsi, courtoise et fade...
Le fantôme des errances à portée de voix m'escale dans la nuit.
Je suis son épave, son nid, son perchoir pour qu'il puisse voir l'infini triste qui dessine dans mon abîme, les flammes de mes larmes retenues.
Mon horizon mort fait le port des abandons.
Mon cœur est une bouillie de salsifis. Je suis une salade grillée qui marronne dans des limaces de lamentations.
Partir dans l'hiver, la torpeur balancée dans la crique.
Et mourir, sans cris, sans rien que cette fatigue qui croît en vous comme un bout de chemin et vous exile des joies et des chagrins.
suicide-moi l'intelligence et je te parlerai bien des gens !!!
Je suis mort au bout de tout, avec la beauté de mon silence comme une étrangère compréhensive.
N'ont pas compris autour. N'ont rien vu venir. J'avais des mains plein d'avenir, une amie aussi petite qu'une fleur des zones venteuses, et des parents méritants mais aussi un métier dur à faire.
J'ai eu un entrefilet dans un journal, sans que mon nom apparaisse. Mon métier dur mentionné. L'épuisement.
Je suis mort à l'age des stars du rock, mon corps éclaté sur de la roche.
C'est mon frère, le premier qui a percuté, qui a pris l'alarme car j'avais lancé l'amour à dire à tous comme ça en adieu doux, ô terrible oxymore, féroce de toute ma liberté prise !
J'étais bien vu, sportif, vif et dynamique comme une pub qui vous vante le temps des vacances et le plaisir de consommer. J'étais en formation dans un dur service ou tous s'épuise. En cours de spécialisation où ça rigole pas. Moi j'ai pris la dégringole, loin de toutes les gondoles. Et j'ai pris le chemin des vertiges, me jetant dans le puits maritime.
Mes défaillances gardées en tête comme un jardin interdit, vénéneux.
J'ai laissé l'incompréhensible qui prend. En finissant j'ai semé dans le parterre de mon monde, cette bousculade, ce souffle de fin de monde.
Ma graine inconvenante va ramper dans le fond des âmes et le froid des cœurs, elle va creuser une déchirure, ma présence maladive va faire vivre du pire par mon ombre d'escorte et ma finitude choisie va confondre des vies en interrogations toujours sombres et haletantes.
Je suis loin d'avoir fini en effet de jeter des sorts aussi funestes que celui que je me suis fait.

mardi 8 mars 2016

Fuir les classiques

ça tonne le tonneau de vers comme des mots beaux sonnent dans la nuit qui luit, personnellement c'est dément, j'en ai ma claque d'Andromaque, j'hallucine trop par Racine, je m'en vais dans la zone prendre le vent et le chemin d'homme, une bonne marche entre Berre et Nice, entre l'étang et la promenade des anglais, que mes pas portent la glaise de mes combats louches et me libèrent des couches spasmodiques des doutes de l'existence, cette errance diabolique qui fait colique de tout sentiments et je prendrai souche peut-être comme un hêtre soudain a des racines en terre et un humain a de la bière en tête tant que demain lui fait déjà fête...

J'ai une ombre...

Un jour encore à marcher dans la microbienne saison, le cœur loin de moi dans un ailleurs vague, le moral perdu comme une morte amie fait un sale temps comme un corps flottant, un vide gonflant...
J'erre dans des vieilles habitudes tranchantes comme du verre brisé.
J'ai l'errance molle de la lassitude d'exister. J'aspire comme une voile envolée à courir le monde, à croire à un ciel et à un cœur vert, vert d'émotions coriaces comme une force de races à découvrir dans la déconfiture d'un instant.
J'ai la solitude désastreuse, des idées arrêtées sur une tournure mourante de toujours. Je pousse un souffle en espérant que demain me fera jour, qu'hier n'aura plus la figure qui me mure l'existence de tant d'ombres scélérates et plates.
Je veux vivre vieux de la tendresse de mon vécu.
Je veux perdre le temps qui n'a jamais été mien.
Je veux sourdre le bon temps traversé dans mes imaginations délivrantes.
Je veux croire à la chaleur de ma vie tondue.
Je veux fondre à la chaleur d'un cœur inconnu qui saurait mettre à nue ma vérité douce des aspirations célestes et terrestres confondues.
Je veux voir dans mon ombre la présence de mon âme grande et belle comme une magnifique sensibilité rayonnante, soleil blanc des invisibilités pleines d'amabilités, que se déshabiller afin serait un truc joli comme une inondation de lumière pleines de paroles questionnantes et rassurantes à la fois comme les contes de la dernière saison bleue vue à la hauteur de mon vieux cœur il y a tant d'année dans le bain d'une rivière verdoyante où j'ai cru perdre la peur tant l'eau nettoyante m'avait affirmer l'esprit.
Mais le monde âcre a sa façon de prendre en moi comme une méchante manie, demain mon cœur revenu de sa fugue me racontera en silence les brumes des océans qu'il aura baigné de sa déraison et je rirai enfin dans la glace qui me renverra ma condition petite et grosse et je me trouverai beau d'être avec mon cœur chavirant dans la contestation et je me souviendrai d'avoir écrit ici avec le noir du restant et le devenir des ombres.

Evolution

Espace du jour, matin de nuit, cœur mou à l'ouvrage, ouverture des yeux, du volet, grimacer le visage pour l'ouvrir. Boire du café, le café machinal, liquide brute d'habitudes dociles, le café vit dans la tasse, arôme d’accueil, chaleur cuivre dans mes yeux, l'odeur pistonne le cœur d'une douceur slave.
Je m'habille en automate avec envie de quitter un plancher pour descendre l'escalier qui tombe dans la rue ou mes pas alors jetés par le froid verse une course sur le trottoir blessé de travaux, décoloré par endroits comme une peau cicatrisée avec des couleurs fortes et d'autres fades.
Le vent glace mon avance, alors je claque des pas pressés comme des oranges dynamiques, comme des vitamines de vigueurs. Le tramway gris dans l'aube vient comme une chose chaude et filante, sa lumière miel clair a un air d'entame d'un petit déjeuner bien que le goût de la tartine beurrée remonte en moi au fur et à mesure que l'usure de la nuit laisse le jour qui bourdonne alors en moi l'activité à faire.
J'ai du chocolat bu qui fleur mon sourire, devant des gens affairés, vêtus de prés, se tiennent droit comme des piliers grecques ou colonnes des temples remplis de pesanteur et d'une solennité.
Je descend pour prendre un bus alors que le vent se marre d'un souffle à jeter du papier qui file vite !
Du papier fin et gras, du papier de nourriture, du papier en fonction morte et que le vent joueur et jeteur pousse sur le sol à faire le fou. Papier d'enveloppe pizza, papier dépaysé de pizza, papier laissé tombé par un mangeur. Je vois mon bus, il a deux chiffres sur le front comme une casquette de régiment de vieux siècles. Ce bus à deux chiffres attend la troupe du matin alors que le jour clignote sa clémence, il vient doux pâlir les contours des immeubles de la ville qui sortent alors de la nuit et du malhabile éclairage urbain qui les baigne d'une saleté glaireuse.
Le chauffeur embarque, il est poli, présent. Maintenant du monde monte comme des destins fripés, des voyageurs du travail, des suiveurs sans saveurs qui disent des pourquoi de leur fatigue d'être là, ils suent la machinerie des conditions.
Me voilà vieux et placide, je préside, mon bureau est grand comme un vide. J'acquiesce à des recommandations. J'opine à du monde et signe des documents officiels supervisés par des officiers spécialistes. J'ai le sérieux d'un pape, des gardes du corps et le pouvoir. J'allocutionne télévisé. Je discoure diplomatiquement. Je vestonne ma tenue. Je serre des mains à tout les tours de campagne.
Je prend la lumière, la critique et l'apparence de plaire. J'innove banalement, je coutume de surprises. J'humourise le difficile. Je décorise la fonction.
Me voilà dictateur, acteur de ma fantaisie. Je dirige milice, indice et calice. Je religionnise ma personne. Je me dévote. J’accède à ma présence lumineuse avec entrain. Je me fais précautionneusement dieu de mon vivant, je suis édifice de sagesses, déesse, je hasarde que le bon absolu est moi-même.
Je suis adorable, inusable, présentable et affable et mes sujets misérables me sourient à tout va comme des pantins qui filent doux, sans doutes et que je prive de pensées, d'angoisses et de questions et de libertés et de pastèques. Car la pastèque est la source de tout les maux, il est certain que jésus lors de son dernier repas a mangé de la pastèque.
Je prime mes pensées car elles valent de l'argent lourd comme celui doré.
Je les imprime dans des vrais livres d'or. J'interdis de dire dans les médias autres mots que mes paroles prophétiques.
Mon éthique est parfaite et saine et plus forte que celle de jésus car il n'a pas su éviter les clous.
Je suis un messie sans apôtre ni judas, qui ne déjure pas .
Je ne porte pas ombrages aux religions mortes qui pleurent.
Je suis une auto-idole inoxydable, rentable, connétable et sans sable.
Mes créatures sont serviables, crétines, crédules, crématoires, creyssonables, restituables et stables comme une table des lois, pliable, sciable rangeable et jetable finalement.

jeudi 3 mars 2016

Respiration du soir

Vers les mots j'ai un flot de pensées si hautes que je ne sais d'ou elles viennent ces oiseaux exotiques et beaux comme des cyclones dans une dynamique de vie.
Je les perçois quand mon cœur s'assoit dans une soirée ou la fatigue et le rêve mélangent leur jeux de se vivre à deux.
J'ai marché dans le jour dans les impressions des bruits mécaniques.
Et dans la nuit, immobile je suis comme un pantin rangé, je prend bonheur de la poussière de mes vécus déjà perdus. Ma pensée est fluide comme la flamme liquide d'une bougie mourante.
Je suis vivant de si peu de chose. Léger comme un soupçon de courtoisie dans un couloir ou passe la farce du monde. J'aime l'attente des spectacles ou je ne vais plus, la lumière, les fauteuils, et les applaudissements.