C'est l'hiver qui finit, elle
roule à toute vapeur dans un paysage monotone, des vire-vire entre
un tracé de route et une panoplie de rectangles cultivés, une ligne
goudronnée ou autour bourgeonne souterrainement la vie.
Elle se rend à une fête. C'est
dimanche. Le ciel est calme et gris.
Elle conduit bien. Elle se rend à la
ville.
Sa vie je ne la sais pas. Je l'ai trop
peu vue pour la connaître, juste assez pour la rêver.
Je l'attend, je sais que je la verrai.
La ville est douce avec un défilé de
maison et une bonhomie des gens.
C'est comme ça, un peu vieille de
coutumes cependant. On y marche tranquille entre les platanes et les
ruelles qui s'échappent d'ici et là.
La fête est rare dans ce milieu.
Du monde vient d'ailleurs pour cela.
Elle roule depuis un bout de temps.
Elle a un air décidé je trouve.
La fête me connaît, elle a un
entêtement à me plaire...
J'y joue de l'accordéon, de quoi
danser, se pâmer et s'égarer ensuite...
Elle va arriver, elle n'est pas loin.
Je l'attend volontiers dans le froid,
il est peu mordant.
Je vais la voir descendre de sa voiture
blanche, penser à sa présence m'est très doux.
Les dernières minutes d'attentes sont
enivrantes.
La place ou elle va se garer est
presque vide, juste un camion débonnaire et une caravane propre.
Je reste là écoutant d'un peu loin le
chant de la rivière qui roucoule sa vie.
Dans cette petite ville cette rivière
est une belle force.
Je vois les phares de la voiture de
celle que j'attends.
Pour moi la fête est commencée.
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