jeudi 21 mai 2015

Y'a des jours

Y'a des jours qui cheminent leur fournée, y'a des jours qui répètent. Je me figure ce qui peut advenir. Pas de quoi pavoiser dans la rue, pas de quoi toiser la lune. Les coups de fatigues m'ont donné des oublis.
Je vais dans les oubliettes de l'instant, ruisseler dans le caniveau d'en face. Rien à ramasser dans le coin, juste traverser les ombres des immeubles et la grisaille des circonstances.
le froid qui me touche au coeur est un rêve évanoui. Je danse quand même sur les pavés imaginaires et des trottoirs défoncés. Je danse dans une lumière ocre, je danse dans la mort venue. Je danse ce qu'il me reste de chimère pour m'envoler à hauteur des paraboles, des balcons et des géraniums fleuris. J'ai perdu dans la lune ma vision solaire. J'ai trouvé au soleil son ombre rageuse. Je trouve toujours le bout du monde dans l'errance. J'ai vu le soleil fuir dans la nuit comme un vieux voleur usé. J'ai vu la déconvenue et les maladresses planter mon art chaudement. J'aurai pu sourire au loin pour accueillir la bise qui vient. Et le brouillard est bas comme des plantes de rue. Le brouillard est une éponge voluptueuse, ni blanc, ni gris, il est une forme du destin. Peu dire qu'il va pleuvoir. Les larmes ne cessent de venir dans les têtes sèches, les larmes des trop pleins restent dans la tête qui prend des airs de tristesses. La ville dessine bien sa débile devise :
des routes pour vous, des vieux aux cieux et les bambins aux jardins.
Les routes s'encombrent, les vieux tombent et les jardins se ferment.
Les affiches pissent leur couleur dans l'informe bordure des murs. Les routes sont goudronnés des gommes des pneus et les poumons se poussièrent des effluves des rues bardées de bruits. Des platanes prient les étages supérieurs. La verdure déguise les intentions. Parfois une bille sur le bord d'un trottoir trottine.

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