vendredi 1 mai 2015

Dissensus

L'ambassadeur emmitouflé : Quel est ce délire qui vient à pas d'heure sur le pas de ma porte ? Quel est ce clairon absurde qui boursoufle l'air de sa mélodie malsaine ?
Est-ce la guerre ou la révolution ?
Un soldat moustachu : C'est l'été mon beau prince diplomatique, c'est l'été qui nous réveille, nous sommes sanguins !
L'ambatouflé: Que dites vous, pauvre bonhomme, l'été est hors politique et plus neutre qu'un suisse, plus propre qu'une prière, plus sain qu'un pèlerin et plus pacifique que des os !
Un soltachu : C'est l'été qui revient tout le temps une fois par an et fait son malin dans nos têtes, c'est lui qui nous prend, nous malaxe, nous énerve !
L'ambatouflé : L'été est éternellement apolitique pauvre sot mais vrai que le soldat s’enivre aux saisons qu'il lui plaise, c'est sa malice de déclarer n'importe quoi !!!
Un soltachu : C'est que l'été chauffe les esprits mon bon seigneur, de la bleusaille jusqu'aux grosses huiles nous mijotons dans le plomb du soleil racaille qui nous rocaille la tête d'échauffements et d'agitations maléfiques !
Les guerres sont des produits de l'été !
 L'ambatouflé : Les guerres, entêté animal se font sans l’assentiment des saisons qui sont toutes mortes dans les combats ! Les guerres sont d'une nature humaine, bien artificielle dans sa confection, elles ne connaissent ni saison, ni raison comme vous dont le cerveau dérangé brûle en permanence plus frappé d'inondations de beuveries que d'une quelconque insolation...
 Un soltachu : L'été arrive c'est certain et avec lui la guerre qui ne s'arrête que pour reprendre !!!
  L'ambatouflé :Vous êtes fou et pour toujours dans votre été maudit qui vous rougit la face, allez rejoindre votre nounou au lieu de vous égosillez, le printemps est frais et vous vous êtes cuit !
Vous êtes plus fini que cette nuit, homme bête si militaire dans l'âme !
L'été est encore a deux mois d'ici et vous vous y êtes dedans comme un homme trop pressé, stupide !
Un soltachu : L'été n'a cure de votre remarque, vous et votre marque de bienséance ne peuvent rien, l'été arrive, rapide, solitaire, arrogant, comme un voleur de vie !
Il vient, guilleret avec la guerre plus coupante qu'une guillotine, plus saoulante qu'une voisine.
Homme de bureau, vous êtes polis d'écritures, vous avez oubliés les frayeurs et les cris !





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire