dimanche 17 mai 2015

Le monde se découpe

Je suis mort d'une morsure succulente. Je suis mort d'un serpent qui prend la pente aux soleils des crudités.
Son venin m' a donné le déclin, venimeux comme tout ce qui m'émeut, je suis parti au pays des ailleurs faire la légende d'ici par un peu d'esprit et des alanguissements, puisant dans mon cerveau en voie de paralysie les forces d'écrire les mystères que me jettent des songes de ma vie finissante.
J'ai vue ce que j'ai entrevue, à bord de mes yeux la fièvre forte me sèche vite.
J'ai basculé dans le froid et l'étourdissement.
Des baleines m'accompagnent dans un océan doux et berçant comme les mains d'une mère conciliante.
J'ai connu dans un instant le roucoulement passionné des vagues, des courants et la liqueur sur ma peau qui se défait de vivre.
Des couleurs me sont venues de ma silhouette comme si toutes mes forces étaient colorées.
Je suis vif de couleurs, scintillant d'intentions comme un esprit propre.
Debout je suis debout à bord d'une route qui va dans la partie prise des lointains et des inconnus.
Je vais à nouveau chaud dans une tendresse d'habit, j'ai un chapeau large, un peu écrasé, gris et foncé et une veste grande toute d'un pastel bleu avec un presque blanc par moment et puis pantalonné je suis d'une pelisse jaune bien mystérieuse à imaginer et hypnotique à observer. Je marche par la beauté du monde.
La route part quelque part d'un front étrange, elle va loin jusqu'au bout d'un septembre qui se devine dans des allées pluvieuses au bout d'un château encore jeune d'entretien où martèle une vie curieuse.
 Ce septembre a le goût de quelques années à venir, il est somptueux d'épaisses perceptions avec une colonie de cieux bien pourpres de multiples soleils confus et orgueilleux à la fois comme des percussions d’abeilles dans une ruche bousculée.
On perçoit des vies comme des lances parties dans l'air pour un trajet de mort. On perçoit des âmes belles comme des humains tout en corps et d'émotions craquantes.
Des vieux chants usés comme des chaînes trainantes se perdent dans mes oreilles avec des messages nouveaux. De nouvelles voyelles venues des atlas sifflent dans le vent des significations neuves.
Je suis parti comme un étourdi, sans attendre et comprendre la moindre chose.
La crête de la montagne bleue est brutalisée par une nuée d'oiseaux blancs, il fait chaud dans ce combat du sommet. Les oiseaux ont des formes de flamme. La montagne est abrupte et crayeuse. Ce monde est dans le temps des attentes, il est en nous comme le pourtour d'une ombre. J'y vais par la poussée de forces portantes. Je suis venue par une volonté autre. Je noue des dialogues avec le monde.

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