vendredi 4 septembre 2015

Réfugiés intérieurs

Réfugiés intérieurs, on les reconnait dehors.
Ils sont là tapent un carton en discutant dur et en buvant bien.
Ils sont là dans un coin d'ombre, sur une place délabrée ou juste poussive.
Un lieu d'abandon ou respire la vie.
Les immeubles sont solides, ils ne boivent pas, ne bougent pas. Le quartier est pauvre, sale et beau.
des sacs en plastique naviguent sur la place à coup de vent. Des bouteilles et des canettes tiennent tête au rafale.
Sont-ils étrangers ? Sont-ils réfractaires ?
Ils sont dehors comme un essai de vie. Certains ont pris le maquis hors des entreprises. La vie libre sur les routes et les champs en bordure de la circulation du monde. Certains disent que leur famille leur va une fois l'an. il y a des bagarres parce que le sang s'échauffe vite dans la rue ou se bousculent des idées arrêtées.
Dérive, flamboyance font bon ménage dans le portuaire espace ou zonent ces persécutés de la norme.
Certains sont paranoïaques, d'autres zombies avec un sourire qui fait signe comme un clignotant de bienvenue. Les yeux sont fatigués et pointus. Ils creusent le monde de leur vision claironnante.
On les voit en nombre s'assembler comme des frères hébergés par la rue. Elle leur ouvre son cœur de macadam qui aussi dur soit-il est tendre comme une sœur du sol. Ils dorment à même le cœur de leur monde dans une saison de blagues pour oublier un peu la farce de leur chute.
Certains chantent avec entêtement, alors que leur tête fredonne la force de l'alcool et les cris qui se pressent dans une retenue chaotique. Ils sont vieux d'une usure.
Sont-ils libres ?
Ils le disent, ils le vivent au milieu de mille prises qui ravagent leur impression. Ils se dandinent au bout d'un champs de mines, des histoires lourdes, des choses qui claquent en tête et brouille tout dans le déroulement.
Ils sont bloqués de ci et là comme des pénitenciers enchaînés. Ils ont des rires et des déambulations.
Ont-ils une chance ?
Il se peut, ce qu'on voie n'est qu'une image vive d'un ressort caché, on ne voie qu'un bout de cheminements.
L'intelligence n'est pas absente dans la faiblesse des situations.
Et la profondeur de chacun pris dans une tourmente collective et dans un réconfort précaire du rassemblement peut rester dans la profondeur des vies qui cherchent, cherchent....

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