Rien...

"Rien à dire, rien à vivre..." flotte à mes côtés la voix de Mano Solo, je dis ça parce que personnellement dans l'état du monde et de ma vision, j'ai rien à dire, je fais juste, figé dans un coin sombre une sérénade de mon existence et fiché dans mon être mélangé, la torpeur des départs et le silence qui évoquent tout le rien environnant qui fait un ronron d'enfer.
Rien vu, rien dit et puis poursuivre de mots lassés la composition de ma vie sur la surface des cadavres des amis et leur âme amoureuse me pose des questions si spirituelles et lunatiques, que je me dis je devrais les rejoindre dans leur lune, mais la terre c'est ma glaise créatrice alors mine de rien j'écris surtout quant une amie me dit "Vous dormez les gens ?"
Ben oui, belle créatrice je dors dans l'orée de mes contradictions, histoire de faire des frictions lumineuses dans des vertiges d'impressions, et basculer, partir dans la jouissance de vivre... Je vais dormir encore pour voir si le ciel de demain me promet une pluie fine ou un soleil brûlant, je me fous du reste des tiédeurs !
La nuit je rêve du temps qui va venir, demain par exemple il aura trois nuages roses sucrés comme des dragées au-dessus de mon destin !
Il y aura un ciel un peu pisseux mais ça c'est une manie de ma mélancolie de me faire croire malheureux pour créer un peu parce que putain de tout, sans malheur t'es rien mais rien du tout !!!
Bien jaune d'une pisse un peu clair mais ce ciel me va, il a un air de citronnelle qui pourrit tout ambiance de vacances. il faut ça pour démarrer son cœur recroquevillé dans le bastion des précautions respiratoires.
Putain t'es rien si tu sens pas la grisaille du monde qui t'assaille !!!!
T'es un président camembert, une conscience pleine, ou un faiseur d'orgasmes méthodistes, rien que des trucs qui mènent nul part et tranquillement en plus !!!!
Putain ma vie elle se déboutonne entre ma bite et mon couteau, elle bave de partout comme un citron pressé, un ayatollah athéiste, un philosophe taciturne ou un poète qui ne sait pas...
Rien ne vient ,rien ne vit sous ma plume et cela me soulage.
Bien sûr je ne dis pas tout sinon ma folie serait consumériste !!!!
Et les questions me font une barrière citadine dans la folle étape de la jungle énorme et maladive qui m'entoure comme des êtres sociaux....
J'ai un paravent et de vieux cigares pour faire le malin.
Voilà toujours rien à dire, décomposé dans une flemme de tout les instants, personne ne saura dire à quel point je suis mal en point...
Même avec une mauvaise foi d'un baiseur notoire j'aurai l'impudence de croire à la paternité des sentiments neufs. Les sentiments neufs ça fait vieux jeu !!!
Voyez bien que je n'ai rien dit qui n'a pas était dit...