dimanche 17 janvier 2016

Marche dans le soir

Je suis de sorti, mon cadavre du passé et mon envie de vivre, nous allons dans le froid et la glace goûter la matinée achevée qui perdure quand même.
La route citadine m'invite et je la cajole de mes pas. Le vent me jette sa vie folle dans mes poumons de respirateur. Oui je respire Madame, oui Monsieur je vais loin ! Non les enfants je n'ai pas de bonbons !!! Je marche dans la traversée des voitures et la saleté du coin. Cependant les arbres m'acceptent parce que j'ai le temps de les voir se découper au-delà des murs et vers le ciel. J'ai la fatigue ardente dans la ville de la mort d'Arthur. J'ai des pas qui ont du cœur à aimer ! Oui Madame j'aime ! Je sais c'est pas normal, le docteur cosmonaute m'enverra sur Jupiter tâter ma chance lunatique, je lui dirai ce que je ne sais pas, ça l'occupera un moment !!!
Ah ah ah ah !!!
ça y est je pars comme un lavandin sur un plateau mythique je suis d'une Provence oubliée, et je vais jeter par la déraison et le hasard mélancolique la façon rouge de vivre et me défaire, comme un vieil oiseau qui avait oublié l'envol d'avoir niché sur un coin sombre d'une falaise fade, me défaire d'une ombre longue et lourde, j'avance mes amis !!! J'avance....
Et le corps repu de fatigue et maladivement marqué, j'ai vu sur le bord de route, la fleur à tête penchée vivre son éclosion, et le code des sentiments partagés m'a été donné par une femme voiturée et le chien de race dure avait une mine déconfite et penaude comme une bête perdue du bercail, l'enfant fermé boude à la hauteur de sa frustration. J'ai marché dans la nuit, ralenti de blessures et du vécu. La nuit lumineuse de joueurs et de faces qui s'ouvrent m'a donné sa douceur de l'instant.
Des lapins dessinés m'ont amusé et des artistes ont fait sur des murs sourds de chantier des choses saisissantes. La femme corbeau et l'homme lion reposent leur existence dans le soin de la ville. Le sol qui m’appuie dans ma démarche sourit d'herbes grandes et vivaces dans un parterre de détritus, et la terre dans un geste désuet et présent m'a tendu vers mes yeux chercheurs un fouloir de soi et j'ai suivi le fil des circonstances qui pousse dans mon sang la tendresse du corps et la joie de voir.
J'ai des sentiments de curiosité infini pour la profondeur du ciel.

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