samedi 30 janvier 2016

un café au bar

Je reste assis les bras ballants attendant l'orage et le début de la pluie. Le bar est animé par des conversations fortes et affirmées comme des évidences incontestables, je regarde en face les lettres blanches sur fond rouges qui flottent sur un fanion commercial désuet et grossier. La pluie va venir, le vent l'apporte. Les tables sont propres et luisantes comme des propretés à tenir. Les clients toujours bavards et engoncés dans leur vêtements clairs et chauds parlent dans l'odeur du café et des intonations revendicatives, nerveuses et heureuses à la fois comme les propos des défoulés. Y'a toujours une musique d'une télévision que personne ne regarde et qui d'en haut jette sa mascarade vibrante comme dans un temps d'avant un vieux crucifix jaunâtre aurait jeté son aura doloriste. Le serveur du bar fait toujours quelque chose, il est toujours attentif comme un chien de garde et les verres passent sans cesse entre ses mains. L'odeur du café chaud flotte incessamment, comme venant d'une cave débordante de cette floraison arabique. Le bar est situé à un carrefour ou vont et viennent les cylindriques puissances. Dehors des chaises et des tables sont là en terrasse comme des invites à flâner et prendre le temps de regarder l'air et sa présence. Le bar est plein de têtes sympathiques et de propos outragés ou tout se dit et se garde quand même à distance comme si des barrières entre tous étaient dressées immanquablement même si les verres et les boissons passent à travers, chacun est dans sa prison et j'attend la pluie qui me ravit d'un froid et d'un nouveau sens comme une occasion de frémir au monde, j'ai fini mon café.

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