dimanche 10 janvier 2016

Le ciel de ce matin (2)

Le train continue à vaguer, les paysages verts et profonds me font un fond d'exil derrière les vitres vieilles de marques. Les arbres vus de loin sont un peu maronné par ces tâches, mélanges de pluies et des poussières que le monde fait a bouger. J'ai un pantalon du Congo, couleur terre tendre et un cœur large, une chemise rouge acier fondant avec cette quête solaire ondoyante qui clame le couchant dans un pourtour d'orange. Le ciel jade a la claire beauté d'un torrent vif, il me saisit en continu. Je dors par à coups comme un marin jeté sur un navire dansant sur un océan loufoque et dramatique de vents forts. Tantôt le roulement sur les rails me jette en hypnotique monde, soit il me remonte de ma vie tendre vers l'espace dur du cristal de la terre présente. Les tons beiges de l'intérieur du wagon me donnent une impression sableuse, un peu nauséeuse et perdue. L'air est bizarrement à moi comme un souffle de ma densité émotionnelle. Je pense à l'étoile qui me voit me morfondre dans la boue de mes illusions. Les gens autour de moi ont des forces à faire, ils semblent ce qu'ils sont, passagers et alertes comme des intentions de vivre. Un message vient diffusé par le conducteur de la machine qui nous tire vers le nord beaucoup vu dans ma tête espiègle. C'est un grouillement d'insectes dans une forêt humide comme une beauté excitée. Ce message au ton rauque va en nous comme une tribulation chamane. Des enfants rient dans le couloir dans une vitesse folle et une course poussée. Leur parent au visage lumineux de fatigues sages me sourient grisés d'être dans ce transport. Derrière la porte du compartiment glisse du monde qui vole. Une femme blonde, dit des choses à elle-même juste devant moi, ses mots sont articulés dans une langue suave, sans être entendus par moi qui ne voit que sa bouche faire des sensualités subversives. Ses yeux me captent et elle sourit entre une flopée de mots qui me font un lot de choses. Son chemisier bleu a des fleurs égarées, son pantalon large est pâle d'un bleu des hauteurs qui vous évanouit. Elle a des bracelets cuivrés à chaque poignet qui sont si vifs qu'ils sont vivant. A ma gauche dort un bonhomme profond dans son immobilité à faire l'écoute. Il dort dans son déplacement, il a une veste en peaux d'espérances pastelles et j'y vois dessus des titres de livres et des signaux d'autorisations, des lettres visibles venues de lui qui se construit. Je suis détendu comme un qui se rend pour la lune. J'ai sorti d'une poche droite une clé de tempérance. Je m'ouvre dans le sourd entendement du monde.

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