Le souffle court comme un vol, il va comme une vague, il vogue comme un
somme. Invisible et présent, il est signe de vies. Nous sommes lumières
de respirations. Nous sommes loin de lui car nous sommes pensées. Nous
avons des comptes qui vont ailleurs. Nous avons des sons que nous
ignorons. Au souffle il y a le cœur des choses. Au souffle nous rythmons
la montagne de ce qui fait nos vies d'apprentis. Nous roulons nos corps
dans un bouilli d'impressions. Nous flottons
la nuit dans nos abandons plus respirables que la moindre parcelle de
pouvoirs. Mon souffle est mon corps autonome. La nuit je pousse ma vie
dans le bord de tout. Le souffle va partout prendre consistance des
vibrations et des intentions. Je suis un aigle dans le vent. Le souffle
est un génie en soi.
Nous avons du monde en nous comme une tournée
des profondeurs et des liens avec l'infini. Dire ceci est une diction
pulmonaire. Le souffle a du solide à faire de nous. Le souffle est
puissant comme une couleur du ciel.
Je vais partir dans mes sentiments sensationnels.
Le souffle visite tout de nos détours. Voyez loin dans le rebond des sons.
Nous traversons l'éternité dans la seconde arrêtée.
Le souffle circule dans la croyance de nos carrés. Nos ressorts
viennent de là. La frappe des tambours battent dans nos tempes comme une
invite de temples. Partez dans le haut des fureurs. Fumez vos rancœurs à
côté du monde qui assomme. Le souffle a un vouloir qui vouvoie la
majesté de l'être. Voyez les arbres qui respirent, ils montent en nous
comme des nuages d'encens. Le souffle pousse l'ivresse des contours, la
découverte des mondes insolites et toute l'avancée des cœurs éclatants !
Le souffle est le fol espoir des braises qui flambe nos vies.
Souffle, souffle pour perdre la raison embuée et le mordant des morsures.
Le souffle tourne dans la barque de la terre.
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