samedi 8 août 2015

Sous un reverbère

Nuit de l'encrier qui luit depuis hier, dans un matin pas clair venu d'une nuit blanche comme une étourdie niaiseuse, un vague à l'âme veuf d'une fleur bleue crevée, je m'en vais sur cette place placide des confidences fausses vous narrer le vrai ressenti qui m'est tombé dans ma caboche de grognard dans un port ou nauséeux et splendide d'une rancune retenue depuis des lustres d'inexistences je prêtais mon ombre à des voyages incertains à bord de navires coureurs de mers et déposeurs de marchandises.
J'avais trente ans et des lunettes de soleil pour vous dire que j'étais beau dans ma peau de matelot évadé de l'enfer terrestre. L’océan me berçait comme une noix de coco prit du mal de l'air et qui aime mieux naviguer dans la houle.
J'avais trente ans et une solidité de têtu. Dans un pays neuf d'un continent inconnu à peau d'européen je débarquais comme une folle abeille, piquée d'idées puériles et des fourmis dans les jambes.
Sous le réverbère pousse une étrange chose plus obscure que la mer dans la nuit pluvieuse et que le coeur quand il se déchire dans la tonalité d'un accordéon dans un bal musette ou l'amour se barbeler de tant d'idiots souvenirs qu'il n'était que le pis aller d'une mauvaise digestion.
Dans une rue presque urbaine tant elle était proche du port un réverbère pénétrée de quelque chose d'étrange laissait pousser sous lui  une étrangeté...
La lune dans l'eau non loin dessinait des choses aussi belles qu'elle qui dans le ciel laissait voir sa croissance lumineuse et jaune des bouts de terres évadées.
Dans cette rue, bordée d'eaux à presque pas loin des maisons, des ombres grandes comme une pénombre propice aux assassins faisait des beautés d'effets prés du réverbère ou poussait une étrange chose.
La torpeur de l'air flaquait dans l'âme du quidam une humeur de plomb pleine de cambouis et de gras sentiments.
Ce lieu proche de la navigation ou tant de marins dans des cargos sortis du monde entier questionnaient la vie était solitairement froid comme une tombe d'une ville morte se cache prudemment dans les chiendents et sous un tas de cailloux.
C'est une rue rouillée par le délaissement sous le panache lugubre d'une boite de nuit vieille de mille nuitées englouties. Reste des couleurs et un désert de tout un vécu d'un jadis criards et pleins.
Il y a un secret pourtant éclairé crument dans la nuit ardente qui n'attend rien. Sous un réverbère pousse une chose étrange.
Vu de loin cela ressemble à une plante, vu de près cela ressemble à une bête caoutchouteuse et plastique comme une invraisemblance de vie dans le parterre pavé d'un port en déclin.
Il arrive parfois comme une pluie imprévue qu'un cargos passe blessé de mille tempêtes, usé, creusé comme une route défoncée par l'abandon et l'érosion. Il porte en lui une fantomatique espérance que la ville ne sait plus cueillir. Des phares le long de la digue déjà en mer font signe d'une vie évaporée du port qui meurt singulièrement dans un artifice d'apparence. Des gens vivent à pas lent dans la trace d'un passé.
Cependant sous le réverbère pousse une chose étrange même pour un port ou viennent tant de choses de tant d'espaces. L'éclairage est dur comme une avalanche de neiges puissantes.
Un type passe dans le dégueulasse ton que la nuit donne à l'endroit. Ce type brillantiné tel un nouveau né de la folie marche fortement avec un air froid propre au connard de la saison. Il a une vie mauvaise comme le tour du monde nous apprend qu'il en existe mille facettes. Il s'arrête sous le réverbère bien que pousse une chose étrange. Il regarde fixement un point à terre comme on regarde le peu qu'on sait quand on tient à la vie. Peut-être un objet doré, la bague de la fiancée de l'enfer...
Ce type jeune et fort comme un porteur d'étoile a la face pleine d'abimes !
Il vient de voir le noir du monde profilé dans un moment et une vision.
Du coup il tombe juste sur l'étrange chose qui pousse sous un réverbère si solitaire dans cette rue à peine visible dans la nuit de cet instant. Réverbère, soleil de nuit  dans la poussière de cette saison crépusculaire.
Je n'ai rien dit, pas plus vu que le plus caché des secrets. En moi se tait tant de choses.
Je dis un peu dans ce récit ce que ma mémoire m'éveille de ce voyage fait il y a un longtemps d'affects et de circonstances.


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