mercredi 4 mai 2016

Le désir

Cloîtrer dans la substance des bassesses prés de la kermesse aux ours, le désir est le truc qui picote dans la tête dans la vague soirée ou chavire la fatigue dans la flemme des lampes et les yeux qui cherchent vaguement une âme sœur qui aurait le cœur plus doux que lourd. Y'a de la musique toute américaine et de la fumée jamaïcaine et des tableaux colorés comme des cadavres frais des tueries antiques. Et des photos monstrueuses de profondeurs et de blancheurs à vous faire croire aux fantômes qui hantent toutes les maisons d'occidents bien que trop polis pour nous faire entendre les lourdes chaînes des attachements carcéraux. Ces fantômes aux visages pâles et citronnés ont l'air de dire que ça craque chez eux aussi ! Et la soirée continue avec des lectures de poèmes longs comme des navigations anciennes et poreuses d'impressions comme les ritournelles des insectes peuvent vous prendre en rêverie dans une sieste estivale. Les gens s'appliquent à lire à haute et intelligible voix comme si les poèmes dans leur assonance voulaient installer un son durable dans notre sourderie quotidienne. La soirée distille ses sourires et ses brûlures au coin des regards qui caressent des rencontres probables. On se sourit comme pour sortir de soi et de son ennui de solitude. Chacun s'échange sa quintessence présence juste d'une mimique car le soir prête des prestiges aux sourires libres quand la nuit pousse sa bougeotte dans la mollesse des intentions. On pourrait coucher ici sur de l'inconfort du bois mais dans la douceur des âmes quand la dureté du jour laisse les cœurs prendre les corps dans leur beauté d'abandon. Les murs sont blancs comme des sortes d'éclairages pour voir nos ombres prendre dessus quand nous agitons nos têtes et que les lampes hautes nous prennent crânement de leur majesté électrique. Je me suis laissé dire ici que nous laissons couler notre courtoisie voulue loin de la cohue matinale qui est travailleuse et scolaire comme une manie d'éducation. Le désir est une chose couleuvre qui niche en nous dans nos recoins piteux et renaît à la moindre fleur respirée. Les paroles échangées dans une fête culturelle sont un terreau pour la poursuite des mots qui dansent dans la tête la prière des désirs et des incandescences. Nous sommes baisés de traversales flamboyances quand le cœur s'allonge dans le regard d'autrui.

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