vendredi 11 mars 2016

En me jetant j'ai jeté des sorts...

Mange ta solitude !
Ma vie esseulée est ainsi, courtoise et fade...
Le fantôme des errances à portée de voix m'escale dans la nuit.
Je suis son épave, son nid, son perchoir pour qu'il puisse voir l'infini triste qui dessine dans mon abîme, les flammes de mes larmes retenues.
Mon horizon mort fait le port des abandons.
Mon cœur est une bouillie de salsifis. Je suis une salade grillée qui marronne dans des limaces de lamentations.
Partir dans l'hiver, la torpeur balancée dans la crique.
Et mourir, sans cris, sans rien que cette fatigue qui croît en vous comme un bout de chemin et vous exile des joies et des chagrins.
suicide-moi l'intelligence et je te parlerai bien des gens !!!
Je suis mort au bout de tout, avec la beauté de mon silence comme une étrangère compréhensive.
N'ont pas compris autour. N'ont rien vu venir. J'avais des mains plein d'avenir, une amie aussi petite qu'une fleur des zones venteuses, et des parents méritants mais aussi un métier dur à faire.
J'ai eu un entrefilet dans un journal, sans que mon nom apparaisse. Mon métier dur mentionné. L'épuisement.
Je suis mort à l'age des stars du rock, mon corps éclaté sur de la roche.
C'est mon frère, le premier qui a percuté, qui a pris l'alarme car j'avais lancé l'amour à dire à tous comme ça en adieu doux, ô terrible oxymore, féroce de toute ma liberté prise !
J'étais bien vu, sportif, vif et dynamique comme une pub qui vous vante le temps des vacances et le plaisir de consommer. J'étais en formation dans un dur service ou tous s'épuise. En cours de spécialisation où ça rigole pas. Moi j'ai pris la dégringole, loin de toutes les gondoles. Et j'ai pris le chemin des vertiges, me jetant dans le puits maritime.
Mes défaillances gardées en tête comme un jardin interdit, vénéneux.
J'ai laissé l'incompréhensible qui prend. En finissant j'ai semé dans le parterre de mon monde, cette bousculade, ce souffle de fin de monde.
Ma graine inconvenante va ramper dans le fond des âmes et le froid des cœurs, elle va creuser une déchirure, ma présence maladive va faire vivre du pire par mon ombre d'escorte et ma finitude choisie va confondre des vies en interrogations toujours sombres et haletantes.
Je suis loin d'avoir fini en effet de jeter des sorts aussi funestes que celui que je me suis fait.

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