jeudi 23 avril 2015

Ouverture Chamane

J'ai
su du ciel le firmament dément et de la route la traversée limpide,
à quelques lieux d'ici flambe un cortège de vies chaudes.

une clairière claire comme un matin frais, et un soleil insolite de
bienfait dans la lumière qui donne. J'ai senti de la terre la fière
tanière.
Un
ruisseau coule presque à plat dans un ruissellement qui pépite, les
cailloux du fond ont des grosseurs de beaux bijoux et l'eau a des
éclairs de secousses, le chant des oiseaux sifflent comme des appels
aimants, la côte n'est pas longue à longer, la verdure déploie des
montures d'arbres cernant le chemin qui patauge et en son centre une
ligne d'herbe continue sèche à moitié, flotte au vent doux comme
des mèches d'êtres telluriques, le chemin coiffé est soyeux à
parcourir, des hommes ont fait du bien, des femmes traversent ce
paysage, et des enfants rient de se perdre dans ces bois sauvages,
volière étendue de la distance nature qui crée ses phrases
résonantes pour le cœur méditant.
Je
voyage jusqu'ici, je me suis déplacé d'une pensée, par la chaleur
amicale, des arbres je ne connais peu de noms mais eux me saluent
d'une présence qui me prend, ils me devinent dans mes diversités et
se réjouissent de me voir de leur force.
De
la musique vient, elle agit en artiste, quelque chose de dur et de
plaisant me capture, et c'est l'aigle qui jette sa vigueur, celui du
guerrier d'esprit présent dans la chamane contrée des cours du
monde, en arrière, il y a toujours une place pour une jeune peuplade
et seul je suis, je perçois l'accompagnement des solitudes sorties à
l'occasion, je suis vu par un monde, des esprits, des beautés, des
choses si vives et immobiles, sans mots mais si douces, elles me
dessinent de mains magnétiques des traces sur mon front, monte du
sol ce qui existe. Je suis confondu dans l'antre de l'existence et de
la blanche rigueur me coffre le cerveau, une ronde d'ailleurs me
prend et j'essaie des respirations, des modulations, c'est de terre
que la montée vient et c'est un accueil étrange, un rituel perçu,
baignés de champignons une petite marmite pleine de choses émiettés
burinent les senteurs, d'un coup un soir me prend alors que de la
minute, j'étais en matinée levée, élaborée de toute une aube,
les êtres m'escortent ils ont des attentions communicantes, il font
de belles choses closes aux regards des finis.
Mes
yeux s'ouvrent à nouveau, des chants montent, ébranlement,
vibrations, je chemine maintenant dans une fumée qui n'existe pas,
toute puissante de fusion, je suis en esprit, je vois la rampe du
silence, le tunnel à ciel ouvert et la montagne noire, des forêts
fortes de déserts m'élancent !
Lumineux
de nuit, étoilée d'automne, ma vision nocturne est splendide
d'attentes précises, les rochers de loin me font croire aux rêves
d'hivers, des saisons me sèchent confortablement
Et
j'arpente des neiges dans la solitude des retrouvés.
Du
monde petit et chaud, bien blanc déambule dans ma contenance en
forme de bises
Dans
ces hauteurs le vent claque un froid d'éveil, tout s'endort hors le
fou, celui qui sait sourire perdu dans ces candeurs.
Je
suis sur le surplomb du fleuve, il trace ses méandres vigoureux dans
des virages mélancoliques. L'eau prodigieuse d'élan lance ses cris
de jeteuse de sort, elle m'emballe de sa jouissance de fracas, des
couleurs d'encres et des pastels de roches se confondent dans des
brouhahas où les sens mêlées accomplissent des dérives, j'aime à
dire la profusion, la mirabelle de la suite, la piste inconnue qui me
fatigue et me fait sienne, mon corps s'y fond comme craie atteinte,
je me décolore dans la surprise.
On
m'abandonne comme en espoir, l'inertie me vient de la lenteur, la
perception me ralenti, je suis ivre de sensations, dormir serait un
mirage tant la somnolence est porteuse.
Du
passé le feu prés d'un muret vieux comme la lune me vient et me
courbe en bien et puis le chien pas pressé à mes côtés me jette à
terre, la portée de la nuit est scintillante d'une blancheur de
bête, d'intériorité un dessin coloré venu d'un vécu me cuve
joliment la face, tandis que rougis d'actions et assis dans la ronde,
je fais de l'espoir par pensées lancées.
J'aspire
et vois en haut les étincelles des cœurs, tous brûlent, rien n'est
mort


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