L'allée est ouverte bordée d'arbres odorants, chauds et sucrés comme une
zone d'abeilles. Le printemps est là avec sa présence diablement douce,
pénétrante et chevaleresque, tout le monde a des envies de se dandiner.
Le ciel est crème comme la bonté des surprises qui affleure dans les
esprits. Le bleu est à percevoir au-delà dans le par-dessus nuageux,
lascif comme une femme aimée.
Le chemin se prend à pas dans la dureté
terrestre, un parterre de cailloux réguliers comme des bijoux de
pacotille. Le chant des oiseaux est cristallin comme une pluie
persistante avec des fureurs venteuses qui disent l'ardeur des appétits.
Leur chant semblent tellement puissant qu'il pourrait toucher le soleil
de vibrations amoureuses. L'air roucoule tiède et indécis comme une
promenade prenante.
Les feuilles frémissent comme des brouhahas de jouissances confuses. Le vert donne des ombres pleines.
Les coeurs naviguent comme des papillons furtifs indolents, les esprits et les âmes se trouvent dans l'odeur des bois.
Les
corps en repos dans les prairies se nourrissent d'étoiles que la bleuté
du ciel, l'archange des choses laisse deviner dans la pâmoison des
bonheurs.
Un parc public s'allonge de pissenlits éclatant et de sauterelles sauteuses bien frappées de chaleurs.
De tous les jours, je ne vois que cela !
Les arbres amis du monde et des songes pourlèchent de leur ombre les allongés qui s'évanouissent dans des rêves de caresses.
La sagesse s'engendre de cela !
Une fête se prépare, je le sais, je l'ai vu sur une pancarte plantée depuis quelques lunaisons et de belles pluies.
La fête se prépare dans une cantine neuve.
Six
bols blancs remplis de chocolats chauds prennent beauté sur une table
carrée, grande et en bois d'ormes. Il y a un invité inconnu qui viendra.
La fête est prête dans un chalet vaste et mystérieux.
Il y a du vieux whisky qui attend encore et encore...
Et un bouquet de fleurs blanches et violettes vastes et tendres grandissent dans un vase en cristal.
En haut de la cheminée, un arc rustique avec des flèches prend possession d'un mur.
De la cheminée les flammes lèchent la pièce d'une lumière si rousse....
ça sent le cèdre et le confort des endormissements.
Tout
est boisé d'élégance et un foulard flottant entre sol et plafond drape
de son rouge la volupté d'être là dans le délassement d'un rêve fort.
Quelqu'un dira un poème venu d'un age et d'un ailleurs....
A gauche une fenêtre aux volets fermés dit la nuit déjà là et toute embrassante.
A droite un clavecin vert doré donne les accords du soir.
Un chat blanc doté de la parole se balade sur lui avec un scintillement musical dans les yeux.
Prés du feu un ours noir se prélasse, il aime bien qu'on se couche sur lui.
Et je peux si peu dire de cette fête...
Venez : C'est là-haut ! on y entre par la pensée...
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